Origine et histoire de la Livrée cardinalice
Vaste ensemble du XIVe siècle, le palais et le domaine sont probablement liés à Clément VI ; un palais du cardinal Pierre d'Arrablay est par ailleurs attesté dès 1327. Vers 1338, le domaine est acquis par le cardinal Pierre Roger auprès des héritiers d'Arrablay ; devenu pontife, il engage d'importants aménagements financés par la Chambre apostolique. La comptabilité pontificale fournit un historique détaillé des travaux et désigne comme maître d'œuvre l'architecte Jean de Louvres, déjà intervenu sur l'opus novum du palais d'Avignon. De nombreux artisans liés au chantier du palais des papes y travaillent, notamment le verrier Christian de Canturane et les peintres Matteo Giovannetti et Robin de Romans. Après Clément VI, la résidence accueille successivement Guillaume Roger, époux de Guérine de Canilhac, puis, probablement jusqu'en 1376, Pierre Roger de Beaufort, élu pape en 1370 sous le nom de Grégoire XI. Le domaine demeure toutefois aux mains de la famille Roger et est fortement morcelé entre la fin du XVe et le milieu du XVIe siècle. Profondément remanié au XVIIe siècle, il devient l'hôtel du marquis de Montanègues, transformation attribuée à l'architecte Royer de la Valfenière. Malgré des réaménagements aux XVIIIe et XIXe siècles, l'ensemble conserve une façade ordonnancée, un grand escalier à vide central pourvu de balustres en pierre, la tour-porte et les vestiges de la grande salle médiévale.