Logis de Beaulieu à La Laigne en Charente-Maritime

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Logis

Logis de Beaulieu à La Laigne

  • Beaulieu
  • 17170 La Laigne
Propriété privée

Période

milieu XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Grille en fer forgé fermant la cour (cad. A 414) : inscription par arrêté du 2 mars 1993

Origine et histoire du Logis de Beaulieu

Le logis de Beaulieu, situé à La Laigne (Charente-Maritime), est un domaine entouré de champs et de bois. La mention de Beaulieu apparaît en 1539 et le logis a été restauré au XVIIIe siècle. La terre, aussi appelée Beaulieu-Mirande, était vassale de La Laigne et bénéficiait autrefois des droits de basse justice, d'un colombier seigneurial et d'une garenne. Le plus ancien seigneur connu est Guillaume des Chaulmes, en 1475 ; sa famille possédait encore le fief en 1539. Peu après, la seigneurie passa à Pierre Desmier, se disant seigneur de Beaulieu dès 1563, puis fut transmise à sa descendance jusqu'à Suzanne Desmier. Suzanne acheta en 1623 le fief voisin de Roussillon ; mariée d'abord à Joachim de Chaumont, puis à Charles Bidault, elle transmit finalement ses biens à sa demi-sœur Catherine Bidault, qui désigna pour héritier Gabriel des Gittons, seigneur de La Baronnière. Les terres revinrent ensuite à Louise d'Albin de Valzergues vers 1670, qui les vendit en 1691 à Julien Gaillardon, roturier enrichi en Guadeloupe. Après le partage des biens de Gaillardon en 1724, le château fut fragmenté ; un maître chirurgien de La Rochelle réunit les différentes parts entre 1738 et 1751. Le château fut ensuite attribué en 1756 à Charles-Étienne Toutan-Beauregard, puis vendu en 1760 à Marie-Angélique Fichon de Beaumont et, en 1762, à Pierre-Gabriel Admyrauld. Un partage familial de 1793 aboutit à l'attribution du domaine à Jean-Louis Admyrauld (1760-1835), armateur et négociant à La Rochelle, qui fut maire de La Laigne, député puis préfet de la Charente-Inférieure. La propriété resta dans la famille Admyrauld — notamment au sein de Louis-Gabriel (1784-1850) — puis, après un partage de 1840, passa à Louis-Henry-Ernest Admyrauld (1805-1873) et fut transmise à sa fille Marie (1839-1921), épouse de Victor-Arthur Guéry. Les descendants conservèrent Beaulieu jusqu'en 1989, date à laquelle la famille Prouzeau l'acheta et entama une restauration soutenue. Le logis se compose d'un corps principal, orné de lucarnes côté nord, flanqué de deux ailes en retour d'équerre qui forment un U autour d'une petite cour ; cette cour est fermée au nord par une grille en fer forgé du XVIIIe siècle, inscrite aux monuments historiques par arrêté du 2 mars 1993. Deux tours cylindriques, probablement vestiges du château des XVe ou XVIe siècles, occupent les extrémités du U ; deux autres tours de plan carré, situées aux intersections du corps principal et des ailes, abritent les escaliers. Parmi les dépendances figurent d'importants hangars à gros piliers de moellons, un pigeonnier restauré et diverses autres servitudes ; une ferme située à l'ouest a été détruite. Un puits surmonté d'une coupole en pierres de taille et d'un fleuron porte la date de 1776, et une fontaine est également datée de 1776. L'intérieur conserve des cheminées du XVIIIe siècle, parfois ornées de peintures figurées, ainsi que de nombreuses boiseries de la même époque. Le logis semblerait dater du XVIe siècle et les deux ailes pourraient avoir été ajoutées au XVIIe siècle, mais ces attributions restent incertaines.

Liens externes