Origine et histoire
Derrière une façade classique, le logis de la Croix-d'Or abrite une cour intérieure Renaissance ornée, où une tour hexagonale loge un escalier à vis. Un autre côté de la cour présente des galeries voûtées d'ogives ; sous la galerie du rez-de-chaussée s'ouvre une porte moulurée surmontée d'un blason. La clé de voûte de l'arcature porte un monogramme du Christ rayonnant. L'immeuble est situé dans l'Écusson, au 5 rue de la Croix-d'Or à Montpellier (Hérault). Construit au XIIIe siècle, il a été en partie reconstruit entre les XVIIe et XIXe siècles. Cette ancienne auberge a servi pendant plusieurs siècles d'hébergement et de lieu de rencontre. La rue était alors appelée rue des Passagers. En 1598, la propriété appartenait aux héritiers d'Amiel Curabec, parmi lesquels Danet Curabec, et l'auberge portait le nom de logis de l'Estoille. Les frères Félix et Thomas Platter, étudiants bâlois ayant fréquenté l'école de médecine de Montpellier, signalent l'auberge comme bien réputée et fréquentée par les étudiants. En 1600, Aubert Arquié (ou Arjans) acquit l'immeuble et y plaça l'enseigne du Mouton d'Or. En octobre 1609, Jean Mouton racheta le logis et, sans doute à cause de son nom, changea l'enseigne en la Croix-d'Or, appellation qui donna son nom à la rue. Vers 1657, le propriétaire de l'époque, Pierre Panafieu, fit réaliser d'importants travaux. Au XXe siècle, l'adresse devint le siège social de l'Association générale des étudiants de Montpellier (AGEM) et un lieu central de la vie étudiante locale. Après la Seconde Guerre mondiale, l'AGEM apposa sur le bâtiment une plaque en hommage à Jean Moulin, qui avait été vice-président de l'association en 1922-1923. La vie associative et les soirées étudiantes s'y poursuivirent jusqu'à la dissolution de l'AGEM en 1993. Bâti sur quatre niveaux, l'immeuble fut affecté au Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) en septembre 1999. Le Crous envisagea ensuite une réhabilitation pour y aménager une résidence pour étudiants étrangers, un restaurant universitaire et un espace culturel, mais le projet fut abandonné en raison de la dégradation des locaux et du coût élevé des travaux sur ce site historique. En 2008, une décision ministérielle d'inutilité plaça l'immeuble sur le marché ; il fut acheté le 22 février 2013 par le groupe immobilier Eagle, qui prévoyait d'y réaliser des logements de standing selon Midi Libre. L'immeuble a été inscrit aux Monuments historiques le 24 août 2015.