Origine et histoire du Logis de la Girouardière
Le logis de la Girouardière est un manoir situé à Peuton, dans la Mayenne, à 600 mètres à l'est du bourg ; il est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 14 juin 2002. Le bâtiment actuel résulte de travaux menés en 1525 et à la fin du XVIe siècle. L'ensemble comprend le logis, un bâtiment de communs, une chapelle et un four à pain. Dans la chapelle on observait en 1791 un bas-relief en marbre portant l'inscription "Transeat a me calix isle". Le site apparaît sous diverses graphies dans les documents anciens, notamment "Château de la Girourdière", "Girouardière" ou "Gilouardière". La terre était un fief mouvant de l'Aunay et la famille Hardouin y est établie au moins depuis le XVe siècle. Les Hardouin firent reconstruire le château à grande échelle au XVIIe siècle, puis l'abandonnèrent au fermier au milieu du XVIIIe siècle. Au XVIIIe siècle, certains membres de la famille portèrent les titres de marquis et de comte de la Girouardière et possédaient d'autres terres, parmi lesquelles le Château du Pin de Préaux. Les armoiries familiales sont décrites comme d'argent à la fasce de gueules, accompagnée en chef d'un léopard de sable et en pointe de deux quintefeuilles de même. Les derniers seigneurs s'installèrent à Souligné-sous-Ballon et à Chantenay-Villedieu ; c'est dans cette dernière paroisse qu'est née Anne de La Girouardière, fondatrice de l'hospice des Incurables de Baugé. Les déclarations de la famille font remonter la possession à Geoffroi Hardouin en 1239, et le nom apparaît aussi dès 1312 pour Colin de la Girouardière. Les archives mentionnent de nombreux actes de famille : mariages, procurations, déclarations de fiefs, engagements militaires, saisies et testaments, cités entre autres en 1491, 1525, 1550, 1603 et 1616. La terre fut saisie le 9 juillet 1603 ; Urbain de Hardouin racheta la terre engagée au sieur Quentin le 19 avril 1621 et décéda entre 1650 et 1654. Dans la deuxième moitié du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, la succession passa par plusieurs générations de Hardouin, aboutissant à Armand-René-François de Hardouin, mort en 1782, qui laissa quatre fils confrontés aux bouleversements révolutionnaires : certains émigrèrent, leurs biens furent séquestrés et, après leur retour, les frères se retrouvèrent chez leur mère. Cette notice reprend des informations tirées d'archives paroissiales, de fonds départementaux et d'études anciennes, notamment celles rassemblées par l'abbé Angot.