Logis de la Tourgarnier à Angoulême en Charente

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Logis

Logis de la Tourgarnier à Angoulême

  • Rue de la Tourgarnier
  • 16000 Angoulême
Logis de la Tourgarnier à Angoulême
Logis de la Tourgarnier à Angoulême
Logis de la Tourgarnier à Angoulême
Logis de la Tourgarnier à Angoulême
Logis de la Tourgarnier à Angoulême
Crédit photo : Jack ma - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Portail à l'intérieur de la tour : inscription par arrêté du 4 mars 1925 ; Le mur de clôture avec crénelage : inscription par arrêté du 22 août 1949

Origine et histoire du Logis de la Tourgarnier

Le logis de la Tourgarnier, situé 189 rue de la Tourgarnier à Angoulême, dans le quartier du Petit Fresquet au bord de l'Anguienne, est un ancien rendez-vous de chasse qui a reçu Charles IX et sa mère Catherine de Médicis. L'entrée se compose d'une porte en plein cintre flanquée d'une poterne ; les deux ouvertures sont couronnées d'un décor imitant une suite de créneaux fantaisistes, soutenus par des consoles évoquant des mâchicoulis. Le crénelage au-dessus de la grande ouverture est surélevé pour accueillir un blason qui portait autrefois des armes ; au sommet des merlons ont été disposées des boules à facettes.

L'origine de la Tour-Garnier, une tour carrée dont des murs du XIIIe siècle subsistent dans la construction actuelle, reste assez mystérieuse. Située à la sortie d'Angoulême sur l'ancien chemin de Périgueux, elle n'a pas d'origine de propriétaire clairement établie pour ses premiers temps. Du XVIe au XVIIIe siècle, la propriété appartient à la famille de La Place, seigneurs de La Tour-Garnier, Torsac, Javerlhac et Montgauguier. Pierre de La Place est maire d'Angoulême en 1506 ; son fils Hélie, écuyer et seigneur de Torsac et de La Tourgarnier, protestant et proche de Calvin lors de la venue de ce dernier à Angoulême en 1533-1534, devient maire en 1561 et fait rebâtir le logis. Le blason des de La Place, gravé au-dessus du portail et décrit « d'azur à trois glands d'or, tigés et feuillés de même », date du XVIe ou du XVIIe siècle mais fut mutilé pendant la Révolution.

En 1565, Catherine de Médicis et le jeune roi Charles IX séjournent cinq jours à la Tourgarnier lors de leur passage à Angoulême pour apaiser les troubles liés aux guerres de religion. Le pavillon en avancée, de plan pentagonal et renfermant l'escalier, ne paraît pas antérieur aux premières années du XVIIe siècle. En 1778, le logis devient propriété de Claude Ogerdias, maître particulier des Eaux et Forêts d'Angoulême, puis passe aux Ducluzeau en 1788. La notice Mérimée indique des remaniements vers 1760-1770, possibilité signalée avec réserve. Entre 1825 et 1936, la famille Callandreau est propriétaire ; le logis a ensuite servi, semble-t-il, de logement patronal à la Papeterie de la Tourgarnier, qui occupe une grande partie du quartier entre 1908 et la fin des années 1970 avec la société Couprie et Blanch.

En 1938, on signale dans la cour un tilleul remarquable, avec un houppier mesuré à 120 mètres de circonférence et un tronc de cinq mètres, près d'une source transformée en bassin. Le logis, sa tour, le portail à l'intérieur de la cour et le mur de clôture avec crénelage sont inscrits au titre des monuments historiques les 4 mars 1925 et 22 août 1949. La propriété est vendue en janvier 2011 et la nouvelle propriétaire entreprend d'importants travaux d'aménagement intérieur et d'aménagement des jardins. En septembre 2015, le logis est présenté dans l'émission La Maison France 5 ; privé, il ne se visite pas, mais l'ancien moulin a été aménagé en chambre d'hôte et galerie d'art.

Architecturalement, les parties les plus anciennes remontent au XIIIe siècle, avec des remaniements aux XVIe et XVIIIe siècles. La façade principale, orientée au sud, présente en son centre un avant-corps pentagonal qui contient l'escalier desservant les trois étages, et la grande salle du rez-de-chaussée conserve un pavage remarquable. La cour est précédée d'un mur de clôture attribué au XVIIe siècle, surmonté d'un crénelage simulant un mâchicoulis, les merlons étant coiffés de boules à facettes ; le portail est surmonté du blason mutilé des de La Place. À l'arrière du logis se trouve une galerie qui complète l'ensemble.

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