Origine et histoire du Logis des Chémerault
L'analyse archéologique du logis distingue trois grandes phases de construction : XVe-XVIe siècle, XIXe et XXe siècle. Un premier édifice rectangulaire, situé au nord et flanqué d'une tour au sud, apparaissait encore sur le plan cadastral de 1837. Cette aile, presque détruite, a été partiellement reconstruite à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe. Un second bâtiment a été adossé à l'est en retour d'équerre. Le domaine comprend aujourd'hui des bâtiments nobles et agricoles — le logis et ses dépendances — inscrits dans une enceinte presque disparue ; subsistent des pans de murs, une tour à demi ruinée au sud-ouest et un portail d'entrée classique. Les dépendances, formées de deux ailes en retour d'équerre et percées d'ouvertures comportant des éléments en réemploi comme des moulurations, encadrent une cour au sud et à l'ouest. L'aile principale orientale du logis s'élève sur trois niveaux et présente à l'est des lucarnes à meneaux. La façade orientale est divisée en deux travées séparées par un ensemble de trois fenêtres superposées, moulurées, à meneaux et à traverse en pierre. La façade occidentale, plus hétérogène, s'ouvre par des baies diverses, dont une fenêtre aux moulures réemployées, et est flanquée au nord d'une tour d'escalier en moellon à demi arasée. L'intérieur se répartit sur deux étages divisés en deux parties inégales : au nord, un vestibule ouvrant sur l'escalier et une chapelle éclairée par une baie géminée ; au sud, une grande salle qui renferme trois cheminées monumentales du XVe siècle. Les combles conservent une charpente à chevrons portant ferme. Ce logis est très représentatif des petits logis et manoirs du XVe siècle dans le département et constitue un exemple assez isolé dans le sud de la Vienne.
