Origine et histoire du Logis du Maine-Giraud
Le logis du Maine-Giraud, situé sur la commune de Champagne-de-Blanzac rebaptisée Champagne-Vigny en Charente, est une vieille gentilhommière connue pour les séjours d'Alfred de Vigny. Le manoir remonte au XVIe siècle, mais sa tour centrale polygonale, couverte en ardoise et datée 1464 à l'intérieur, contient un bel escalier à vis en pierre qui sert d'entrée. L'édifice comportait deux tours carrées aux extrémités ; l'une d'elles se trouve à l'ouest, et une tourelle en encorbellement pourvue d'un toit conique donne accès par un petit escalier au cabinet de travail au sommet. La tradition veut que Vigny y ait médité et écrit plusieurs de ses œuvres, et il aurait notamment rédigé trois poèmes du recueil Les Destinées au sommet de la tour. Propriétaire de 1827 à 1863, Vigny y vécut de 1850 à 1853 et y effectua des travaux de restauration : remise en valeur des terres, réparations du manoir et reconstruction d'une tour, ainsi que l'achat d'un alambic d'occasion. Il fréquenta la propriété dès 1823 et y éprouva, selon ses écrits, une impression mélancolique liée à l'état ancien et marqué par l'histoire. Le domaine avait été acquis par son grand-père, le marquis de Baraudin, en 1768, puis passé à Sophie de Baraudin, chanoinesse de l'Ordre souverain de Malte ; Vigny léguera ensuite le Maine-Giraud à Louise Lachaud, avant qu'il ne passe aux Philippon puis, en 1938, à la famille Durand, qui replaça et développa le vignoble. Les façades et les toitures du logis ont été inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 13 novembre 1967. Entouré de bâtiments agricoles et d'un vignoble, le domaine conserve son caractère viticole d'époque. Le logis et la distillerie se visitent : la propriété produit pineau et cognac et pratique la vente directe, et l'on peut y voir un petit musée consacré à Vigny ainsi que son cabinet de travail.
