Origine et histoire du Logis du Portal
Le logis seigneurial du Portal est situé à Vars (Charente), sur la rive droite de la Charente, à une quinzaine de kilomètres au nord d'Angoulême. Le portail d'entrée s'inscrit dans un mur de clôture qui ouvre sur une cour entourée de communs et ponctuée de deux pavillons carrés abritant pigeonnier et four à pain. Daté de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle, ce portail est percé d'une porte cochère flanquée de deux portes piétonnes, séparées par quatre piliers reliés par des arcs en anse de panier et sommés d'amortissements. L'arc central se compose de deux volutes reliées par un support portant une corbeille de fruits ; dans le jardin, un autre portail est formé de deux pilastres à volutes. Le logis est un bâtiment allongé au fond d'une cour carrée ; seule la façade sur cour a conservé un décor centré sur la travée centrale. Cette travée comporte une porte encadrée de pilastres à chapiteaux ioniques supportant un entablement droit mouluré, une allège sculptée et une baie sommée d'un campanile encadré de volutes et d'acrotères. Le corps de logis, couvert en tuiles creuses, présente une architecture rurale caractéristique des environs et son jardin donne sur la Charente. À l'intérieur, un petit salon ou bureau a conservé ses boiseries et sa cheminée du XVIIIe siècle. L'entrée, élément notable de la propriété, est accompagnée de pilastres ioniques décorés surmontés de pyramides et de boules décoratives, et de deux tourelles carrées encadrant l'accès ; le portail a été restauré dans les années 2000. Sur le plan historique, le Portal est mentionné dès 1642 comme censive relevant de la seigneurie de Vars ; la famille Laisné (ou Lainé), anoblie en 1491, y apparaît aux XVIIe et XVIIIe siècles, plusieurs de ses membres y demeurant ou y étant seigneurs. En 1713, Jean Valteau, fermier judiciaire, dresse un inventaire du logis, et en 1735 Jacques Laisné meurt au Portal et est inhumé à Vars. Le logis a ensuite été acquis par la famille David, qui prit le nom de David du Portal ; il change de mains au XIXe siècle, Pierre Valleteau fils étant propriétaire en 1843, et le bâtiment actuel aurait été réaménagé vers 1850 tout en pouvant dater de la fin du XVIIIe siècle. Les façades et toitures du logis, ainsi que son mur de clôture et son portail, ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté le 17 juillet 2006. Le domaine est privé et ne se visite pas, mais il propose un gîte et des chambres d'hôtes.