Origine et histoire
Lycée Carnot, situé à Dijon, est un établissement public local d'enseignement inauguré le 31 juillet 1893. Il est le plus ancien lycée de Dijon, créé en 1802 comme Lycée impérial, et le principal établissement de classes préparatoires aux grandes écoles de l'académie de Dijon. À la fin du XIXe siècle, la municipalité de Dijon décida de bâtir un lycée de garçons et confia le projet à l'architecte départemental Arthur Chaudouet, lauréat du concours de 1887. Le projet initial fut adapté pour répondre aux normes nouvelles d'hygiène et de confort, visant notamment à laisser pénétrer davantage de lumière à l'intérieur. Le bâtiment principal, implanté boulevard Thiers, se distingue par une silhouette simple, tandis que la travée du portail, plus ostentatoire, relève du classicisme éclectique de la seconde moitié du XIXe siècle. La structure est flanquée de deux bâtiments modernes accueillant les quartiers des Petits et des Grands ; construits en pierre et en brique, ils sont ornés de bas-reliefs en terre cuite. Les sculptures entourant l'horloge et d'autres éléments décoratifs sont l'œuvre du sculpteur dijonnais Jules Schanosky. L'ensemble architectural fut inauguré solennellement le 31 juillet 1893.
Le lycée trouve ses origines dans la loi de 1802 qui prescrivait la création d'un lycée de garçons dans chaque ressort de cour d'appel, destiné à recevoir environ 200 élèves, principalement internes. Le premier lycée de Dijon s'installa en 1803 dans l'ancien hospice Sainte-Anne, sur l'emplacement actuel du collège Marcelle-Pardé, et accueillait des élèves à partir de huit ans jusqu'au baccalauréat. Sous Louis-Philippe le confort de l'établissement fut amélioré, et sous le Second Empire l'enseignement s'enrichit de classes préparant aux grandes écoles. À la fin du XIXe siècle, la démolition des remparts et la création de boulevards permirent d'implanter le lycée à son emplacement actuel, sur le bastion de Saulx. Après 1871, l'établissement prit le nom de « lycée de Dijon » et la hausse des effectifs conduisit à la création d'un "petit lycée" pour les classes primaires. Un accident en 1885 relança le débat sur la rénovation des locaux et la municipalité républicaine, conduite par le colonel Victor Marchand et Paul Cunisset-Carnot, décida la construction d'un lycée neuf. Les locaux furent conçus pour accueillir 1 000 élèves, capacité atteinte par la suite, et le prospectus de 1911 présentait l'établissement comme « le plus beau et le plus vaste de France ». En 1894, à l'initiative de Paul Cunisset‑Carnot, le lycée prit le nom de Carnot, en hommage à la famille Carnot.
Le lycée a joué un rôle particulier dans la formation d'élèves tchèques et slovaques dans le cadre d'accords culturels entre la France et la Tchécoslovaquie, notamment entre les deux guerres, après 1947–1948, entre 1966 et 1973, et après 1989. Parmi ses collections, le lycée conserve des instruments scientifiques anciens inscrits à l'inventaire des monuments historiques, et la façade donnant sur le boulevard Thiers ainsi que les toitures correspondantes — hors parties contemporaines — sont inscrites au titre des monuments historiques depuis 2010. Établissement de centre‑ville, il accueille également depuis plus de quatre‑vingts ans des élèves tchèques recrutés sur concours, a entretenu un partenariat avec un établissement de Nankin pour l'enseignement des langues et propose encore des cours de chinois. Le lycée propose un enseignement européen dans deux classes scientifiques, en allemand et en anglais, où l'histoire ou les sciences de la vie et de la Terre sont dispensées dans la langue choisie. Il offre en outre la totalité des enseignements musicaux destinés aux élèves issus des classes de troisième du collège au sein de l'académie de Dijon. L'établissement comporte des classes préparatoires aux grandes écoles dans les filières scientifiques, économiques et littéraires et accueille environ 980 élèves en CPGE.
De nombreux professeurs et anciens élèves se sont distingués dans des domaines variés : on compte parmi les enseignants des figures telles qu'Alphonse Mairey, Robert Jardillier, Henry Miller, Paul Guth, Jean Svagelski, Pierre Lévêque, Daniel Paquette ou Guy Lardreau. Parmi les anciens élèves figurent des scientifiques comme Henry Darcy, Édouard Belin, Pierre Lacroute et Roger Guillemin, des intellectuels et artistes tels que Maurice Blondel, Camille Laurens, Václav Jamek ou Tomáš Týn, ainsi que des hommes politiques, des personnalités du spectacle, des militaires et d'autres figures publiques. Le lycée Carnot a ainsi contribué à la formation d'acteurs, écrivains, chercheurs, responsables politiques et industriels mentionnés dans son histoire.