Origine et histoire du Lycée
Le lycée Gambetta, ancien collège des Jésuites, se situe à Cahors, dans le Quercy. Après les guerres de Religion, la ville obtint par lettres patentes de 1604 l’autorisation royale d’accueillir un collège jésuite ; Henri IV donna son agrément et, en 1605, l’ancien collège du Quercy fut cédé aux Jésuites. La chapelle du collège fut édifiée sur l’emplacement de l’ancienne chapelle Saint‑Michel des Pauvres, rattachée à l’hôpital Saint‑Jacques. Après 1627, les Jésuites reconstruisirent entièrement les bâtiments destinés aux classes et aux logements ; un premier bâtiment date d’avant 1650. En avril 1676 un contrat est passé avec l’architecte Antoine Chassagnard pour la construction de la tour‑clocher ; un nouveau marché avec le même architecte, cinq ans plus tard, porte sur la prolongation du bâtiment principal, qui comprend en son centre un grand escalier suspendu, mais le dernier pavillon ne fut pas réalisé. La tour, élevée après la rénovation de la chapelle, s’élève à 34 mètres, dont 17 au‑dessus des toitures ; elle s’appuie sur la première travée de la chapelle, carrée à la base puis octogonale, et s’inscrit dans la tradition régionale des clochers de briques. La chapelle présente une large nef voûtée d’ogives se terminant par un chœur à cinq pans ; les bas‑côtés accueillent deux chapelles latérales ouvertes sur la nef par des arcs en plein cintre soulignés d’un bossage à pointe de diamant et décorés à la clé. Dans le bas‑côté nord, des peintures murales représentent un Christ en majesté entouré des principales vertus — la Foi, l’Espérance, la Vertu et la Prudence — dans un décor d’angelots portant couronnes de fleurs, palmes et draperies. Le Parlement de Toulouse ordonna la fermeture du collège en 1762, dans le cadre de la suppression de la Compagnie de Jésus. À la Révolution, les bâtiments voisins de l’ancien couvent des Cordeliers furent réunis au collège ; l’établissement devint École centrale du Lot en 1796, puis fut transformé en lycée en 1803 grâce à l’intervention et au versement de 60 000 francs de Joachim Murat, et il fut inauguré en 1806. Entre 1804 et 1888, son statut évolua successivement d’impérial à Collège royal puis de nouveau à lycée impérial selon les périodes citées. Par décret du président Sadi Carnot, il prit le nom de lycée Gambetta en 1888 pour honorer un enfant du pays reconnu pour son rôle en 1870. À partir de 1895, les bâtiments des Cordeliers furent démolis pour laisser place aux constructions confiées à l’architecte départemental Jean Gabriel Achille Rodolosse ; les travaux de reconstruction furent achevés en 1898, date portée sur un cartouche à l’extrémité sud de l’aile ouest, sur les allées Fénelon. Le lycée Gambetta fonctionna de 1803 à 1974 comme lycée de garçons ; en 1974 l’établissement fut reconverti en collège mixte accueillant les classes de la 6e à la 3e, et prit en 1977 le nom de collège Gambetta, tandis que le lycée Clément‑Marot, jusque‑là lycée de jeunes filles, devint lycée mixte du centre‑ville. La tour est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 12 août 1891 ; cet arrêté, signé sous la direction des Beaux‑Arts par Gustave Larroumet, rappelle que la tour est l’œuvre d’Antoine Chassagnard et mentionne le contrat de 1676 pour la somme de 100 livres. La chapelle et la salle de déclamation ont été inscrites par arrêté le 6 décembre 2016.