Origine et histoire du Lycée
Les bâtiments du lycée Gay-Lussac à Limoges occupent un ensemble dont l'origine remonte au XVIe siècle : fondé en 1525, il ouvre en 1583 et devient, en 1598, un collège confié aux Jésuites sous le nom de Collège Sainte-Marie. Des constructions importantes datent du XVIIe siècle, dont une chapelle édifiée entre 1607 et 1629 et plusieurs corps de logis bordant la rue du Collège et la place Saint-Pierre. La façade principale a été réaménagée au XVIIIe siècle par l'architecte Joseph Brousseau à l'occasion de travaux de reconstruction et d'embellissement du bâtiment monumental. Le portail d'entrée daté de 1685, démonté lors de la destruction des bâtiments XVIIe en 1964, a été remonté en 1967 dans le pignon du réfectoire du lycée ; il présente une entrée en anse de panier moulurée, encadrée de pilastres à chapiteau corinthien et contre‑pilastres, un entablement orné de vases, et une clé de voûte formée d'un cartouche aux armes de France surmonté d'un socle polygonal décoré de feuilles d'acanthe ; le tympan porte un second cartouche avec un mascaron et l'emblème de la Compagnie de Jésus. La chapelle dite « des Jésuites » abrite un retable daté de 1686, réalisé par le menuisier Jean Yvert et le sculpteur Jean Biziou, auquel s'ajoutent des auteurs comme Jean Fournié et Martin Bellet ; le tableau central, attribué à Granaud Jérôme II et daté de 1687, représente la Descente du Saint‑Esprit ; ce retable, installé dans la chapelle en 1907, est classé au titre des objets des Monuments historiques. Les deux campaniles et le portail du XVIIe siècle sont inscrits aux Monuments historiques depuis le 16 décembre 1936. Au cours de la Révolution, l'établissement ferme en 1792 puis rouvre sous la forme d'une école centrale avant de devenir lycée impérial sous le Consulat et l'Empire ; il prend le nom de Gay‑Lussac par décret en 1889. Le XXe siècle voit la création d'annexes et de bâtiments nouveaux, l'installation d'un équipement scientifique remarquable en bordure de la place Wilson en 1934, et l'ouverture du lycée à l'accueil mixte autour de 1970. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le lycée a servi d'asile pour des réfugiés et d'abri pour des élèves juifs et alsaciens ; le proviseur Joseph Storck, en poste de 1938 à 1944, a contribué à leur protection. La chapelle a été transformée en gymnase dès 1926 et, après des dégradations et chutes de pierres en 2007, a fait l'objet d'une importante réfection engagée en novembre 2008 destinée à lui donner une vocation culturelle et événementielle. En 1999 des travaux de rénovation ont concerné le Petit Quartier, l'internat et le bloc scientifique. En 2017 l'extension des secteurs protégés au titre des Monuments historiques a permis d'inclure la quasi‑totalité du bâtiment, à l'exception de l'ancien lycée impérial et d'une aile des années 1960. Plusieurs associations et acteurs locaux ont ensuite travaillé à un projet de rénovation et de mise en valeur de la chapelle, présenté en 2022 aux autorités régionales. Lieux, décors et mobilier (retable, campaniles, portail) témoignent de la longue histoire éducative et religieuse de l'établissement et de son intérêt patrimonial au cœur de la ville. Le lycée a formé et employé de nombreux professeurs et anciens élèves illustres dans les domaines des lettres, des sciences, des arts et de la vie publique, et une association d'anciens élèves, créée en 1867, entretient le souvenir et les traditions de l'établissement.
