Origine et histoire du Lycée
L'ancien couvent de la Reine, aujourd'hui lycée Hoche, est un ensemble d'architecture palladienne de la fin du XVIIIe siècle, construit sous la direction de l'architecte Richard Mique entre 1767 et 1772. Destiné aux chanoinesses de Saint-Augustin, le couvent assurait l'éducation de jeunes filles, notamment celles des familles des serviteurs de la cour, accueillant en permanence quatre-vingts pensionnaires et près de 383 élèves entre 1772 et 1789. La Révolution entraîna la mise à disposition des biens du clergé, un inventaire en 1790 et le départ définitif de la congrégation en 1792 ; la chapelle fut successivement occupée par la Société des Droits de l'Homme, transformée en hôpital militaire et l'établissement servit de dépôt avant d'être réaffecté comme hôpital succursale des Invalides. Sous le Consulat et l'Empire l'ancien couvent fut choisi pour devenir un lycée : transformé par décret en 1803, il ouvrit en 1804 après des travaux dirigés par son premier proviseur Dieudonné Thiébault, reçut ses premiers professeurs et élèves en 1806 et fut inauguré en 1807. Rapidement reconnu pour la qualité de son enseignement, il fut placé parmi les lycées de première classe de l'Empire et, en 1819, assimilé aux lycées parisiens pour la participation au concours général et le développement de classes préparatoires aux grandes écoles. Le lycée prit en 1888 le nom de Hoche en hommage au général Lazare Hoche, natif de Versailles. Entre 1914 et 1919 il fonctionna à nouveau comme hôpital militaire géré par la Croix-Rouge. La chapelle est classée monument historique depuis 1926 et le reste des bâtiments conventuels est inscrit depuis 1969 ; les locaux ont été rénovés et restitués dans la disposition voulue par Richard Mique, la chapelle conservant notamment La Crucifixion d'Aubin Vouet (1626). Le site, situé 73 avenue de Saint-Cloud dans le quartier Notre-Dame à Versailles, est aujourd'hui un établissement public d'enseignement secondaire et supérieur transféré de l'État au conseil régional. Il accueille collégiens, lycéens et classes préparatoires, propose une filière générale du lycée avec la plupart des spécialités et des classes préparatoires scientifiques et économiques et commerciales, et recrute les lycéens sur dossier ; un internat est disponible pour une partie des élèves. Le lycée jouit d'une réputation d'excellence au baccalauréat et aux concours d'entrée aux grandes écoles, particulièrement dans les filières scientifiques et commerciales visant des écoles comme les Écoles normales supérieures, Polytechnique, Mines de Paris, CentraleSupélec, l'École des Ponts et HEC Paris. L'organisation matérielle comprend quatre bâtiments principaux qui regroupent les enseignements scientifiques et techniques, les langues et les lettres dans l'ancien couvent, les disciplines historiques et économiques, les salles des classes préparatoires, des installations sportives et des ateliers artistiques et musicaux, ainsi que la chapelle. Sur le plan pédagogique, l'établissement a expérimenté tôt des initiatives technologiques, notamment en 1974 dans le cadre de l'opération ministérielle dite « Expérience des 58 lycées » pour l'initiation à l'informatique. Le lycée abrite de nombreuses associations scolaires actives : Parlement Hoche, la Maison des lycéens (anciennement foyer socio-éducatif), le club informatique, Interact Hoche et une association sportive, le Hoche Athletic Club, qui développent projets culturels, scientifiques, humanitaires et sportifs. Le foyer et les clubs ont porté des réalisations primées au niveau national et Interact Hoche organise collectes et actions de terrain au profit d'associations et de publics fragiles. L'établissement compte parmi ses anciens élèves et professeurs de nombreuses personnalités dans les sciences, les lettres, la politique et les arts, comme Raymond Aron, Cabu, Henri Cartan, Claude Lévi-Strauss, Boris Vian, Wendelin Werner, Jacques Chirac, Francisco I. Madero et des membres du groupe Phoenix. L'Association amicale des anciens élèves, fondée au milieu du XIXe siècle et reconnue d'utilité publique en 1868, entretient ces liens et la mémoire des élèves illustres. Le lycée a connu des affaires judiciaires récentes : plusieurs condamnations liées à des marchés publics ont été prononcées en 2003 et confirmées en 2004, et l'intendante a été condamnée en 2011 pour harcèlement moral. Différentes évaluations récentes le placent régulièrement parmi les établissements performants au niveau académique et national, et la proviseure actuelle est Barbara Chappe.