Origine et histoire du Lycée
Le lycée Louis‑le‑Grand est un établissement public d'enseignement secondaire et supérieur situé au 123 rue Saint‑Jacques, dans le 5e arrondissement de Paris, proche de la Sorbonne et non loin du lycée Henri‑IV. Il trouve son origine dans un collège jésuite fondé au XVIe siècle dans l'hôtel de Guillaume du Prat, connu d'abord comme collège de Clermont et rebaptisé collège de Louis‑le‑Grand en 1682; après diverses dénominations il prend le nom de lycée Louis‑le‑Grand. Les bâtiments actuels résultent d'une reconstruction menée de 1885 à 1888. Le lycée, souvent cité parmi les grands établissements français en raison notamment de ses classes préparatoires et de sa situation au centre de la capitale, a formé de nombreuses personnalités: parmi ses anciens élèves figurent quatre présidents de la République, neuf Premiers ministres de la Ve République, huit prix Nobel et six médailles Fields. Les élèves sont parfois surnommés « magnoludoviciens » et l'établissement est souvent abrégé en LLG. Implanté dans le Quartier latin, ses bâtiments bordent la rue Saint‑Jacques à l'ouest, la rue du Cimetière‑Saint‑Benoist au nord, l'impasse Chartière à l'est et la rue Cujas au sud, et se trouvent à proximité de la Sorbonne, du Collège de France, des bibliothèques Sainte‑Barbe et Sainte‑Geneviève ainsi que de la place du Panthéon. La période jésuite marque la fondation et l'expansion du collège qui, par son succès et son organisation pédagogique inspirée du Ratio Studiorum, accueille très rapidement un grand nombre d'élèves. Cette implantation provoque des conflits récurrents avec l'université de Paris et des interruptions d'activité lors de périodes de crise politique, aboutissant notamment à l'expulsion des jésuites à la fin du XVIe siècle et à nouveau au XVIIIe siècle. Le collège est rétabli sous la protection du pouvoir royal et reçoit le patronage de Louis XIV, ce qui lui vaut son nom latin Collegium Ludovici Magni. Au fil du temps, l'établissement accueille aussi des initiatives particulières, comme une classe liée à la formation d'interprètes orientaux qui fonctionne jusqu'en 1873. L'expulsion définitive des jésuites entraîne au milieu du XVIIIe siècle une réorganisation des collèges parisiens et un rattachement des ressources d'autres établissements au bénéfice de Louis‑le‑Grand. La Révolution transforme le collège, rebaptisé « collège Égalité », et voit une partie des locaux utilisés pour des besoins militaires et pénitentiaires; malgré ces tourments, l'établissement conserve une activité éducative et devient ensuite le Prytanée français. Sous le Consulat puis l'Empire il reçoit le titre de lycée, puis de lycée impérial, et au XIXe siècle il connaît des évolutions administratives et pédagogiques, le déplacement de sa bibliothèque vers la Sorbonne et l'introduction de la gymnastique scolaire. La reconstruction de la fin du XIXe siècle, conduite par l'architecte Charles Le Cœur, modernise la façade et l'organisation des locaux, et s'accompagne d'aménagements urbains dans les rues avoisinantes. Le lycée subit aussi les aléas du XXe siècle, notamment un obus qui explose en 1918, et fait l'objet d'importantes rénovations au XXe siècle, avec un chantier majeur débuté en 1995. Les années 1960 et 1970 sont marquées par une forte activité militante parmi les élèves, notamment dans le cadre du mouvement contre la guerre du Vietnam et des événements de Mai 68, qui engendrent manifestations, exclusions et interventions policières. Aujourd'hui dirigé par Joël Bianco depuis 2020, le lycée accueille plus de 1 800 élèves, répartis entre l'enseignement secondaire et près de 900 étudiants en classes préparatoires. Les classes préparatoires sont majoritairement scientifiques (environ 60 %), suivies des filières littéraires (25 %) et commerciales (15 %); près de 10 % des élèves sont de nationalité étrangère et l'internat peut recevoir 339 internes, principalement en CPGE. Le lycée compte une quarantaine de classes au total, propose depuis la réforme des spécialités un large choix d'enseignements (histoire‑géographie, humanités, langues, mathématiques, informatique, physique‑chimie, sciences de l'ingénieur, SVT, SES) et accueille des filières de classes préparatoires scientifiques, littéraires et économiques. Il abrite une collection scientifique issue de la préservation du matériel de laboratoire par des enseignants dans les années 1970, qui constitue un musée scientifique. La Maison des Lycéens, créée à la rentrée 2013‑2014, soutient les clubs et la création culturelle, notamment les productions théâtrales montées chaque année par les élèves. Depuis 2023 une partie du Cycle pluridisciplinaire d'études supérieures de PSL se déroule au lycée dans le cadre du parcours Sciences des Données, Arts et Cultures. Le lycée figure régulièrement dans les classements nationaux: il se situe en bonne position au plan départemental et national et a reçu en 2022 le plus grand nombre de distinctions au concours général avec 25 récompenses. Au fil des siècles, Louis‑le‑Grand a formé des enseignants, écrivains, artistes, scientifiques et hommes politiques réputés, et continue d'occuper une place majeure dans le paysage éducatif et culturel parisien.
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