Origine et histoire
Le lycée Masséna est un établissement d'enseignement secondaire et supérieur situé au 2, avenue Félix-Faure à Nice, avec une annexe au 8, rue de l'Hôtel-des-Postes. Le proviseur est Philippe Tamisier et l'établissement accueille, outre l'enseignement secondaire, neuf filières de classes préparatoires aux grandes écoles. Ancien lycée de garçons de Nice, il était complété autrefois par le lycée de jeunes filles aujourd'hui lycée Albert-Calmette.
L'implantation trouve son origine dans le couvent des Augustins déchaux, installé face au Pont-Vieux ; les religieux s'y installent en 1643 et entreprennent la construction du couvent à partir de 1644, achevée entre 1663 et 1672. Après l'occupation révolutionnaire du comté de Nice en 1792, les bâtiments sont attribués à l'école centrale du département, supprimée par arrêté préfectoral le 13 brumaire an XI (4 novembre 1802) conformément à la loi du 11 floréal an X. Un arrêté des consuls du 1er vendémiaire an XII (24 septembre 1803) ordonne la création du lycée de Nice ; les travaux, commencés en novembre 1805, sont interrompus à deux reprises et s'achèvent vers le milieu de 1811. Le lycée ouvre en février 1812 sous la direction de François de Orestis, unique lycée du département à cette époque, puis ferme fin juin 1814 après la restitution du comté à la maison de Savoie. Victor-Emmanuel Ier installe la Compagnie de Jésus et le lycée devient un collège royal ouvert en 1820 ; après l'expulsion des Jésuites en 1848 il est remplacé par un Collegio Convitto Nazionale.
L'établissement redevient lycée après l'annexion du comté de Nice à la France en 1860, puis connaît d'importants travaux en 1875-1876 et de nouveau de 1909 à 1931 sous la direction de l'architecte Henri Ebrard. La première pierre de la nouvelle construction est posée par le président Armand Fallières le 26 avril 1909 et l'édifice est inauguré par le président Gaston Doumergue le 11 avril 1931. Après 1926, une annexe est ouverte dans l'ancien hôtel du Parc impérial pour desservir l'ouest de Nice. En 1944, cinq élèves partis défendre l'arrière-pays niçois sont arrêtés par la Gestapo et fusillés le 11 juin 1944 à Saint-Julien-du-Verdon ; une commémoration officielle annuelle se tient depuis dans la cour du lycée. L'établissement reste un lycée de garçons jusqu'en 1963 ; la même année, le lycée Félix-Faure est renommé lycée Masséna en mémoire d'André Masséna. Le lycée est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 15 mars 2016 puis classé par arrêté du 22 mars 2017.
Le lycée Masséna, établissement d'enseignement général, accueille des élèves provenant notamment du quartier du Port, du Vieux-Nice et des communes de l'est niçois comme Villefranche-sur-Mer, Beaulieu-sur-Mer, Saint-Jean-Cap-Ferrat et Èze. Sa devise est Alta alatis patent (« Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes »). Il compte environ 1 675 élèves, répartis entre 835 élèves de la seconde à la terminale et 840 étudiants en classes préparatoires, dont 147 internes. L'architecture du lycée, renommée pour ses mosaïques, ses jeux de toits et son influence italienne, est dominée par la tour de l'horloge dont le cadran porte la maxime Horas ne numerem nisi serenas (« Je souhaite ne compter que les heures heureuses »).
Le lycée Masséna figure parmi les établissements publics de l'académie de Nice proposant des classes préparatoires aux grandes écoles et ouvre 19 classes préparatoires accueillant plus de 850 élèves. Les filières offertes comprennent des préparations littéraires (Khâgnes A/L et LSH), économiques et commerciales (ECS) et scientifiques (MP, PC, PSI, BCPST). En 2015, au niveau départemental, l'établissement se classe 16e sur 32 pour la qualité d'enseignement et 1 199e au niveau national ; ce classement repose sur le taux de réussite au baccalauréat, la proportion d'élèves ayant fait les deux dernières années au lycée et la valeur ajoutée calculée selon l'origine sociale, l'âge et les résultats au brevet.
Parmi les proviseurs récents figurent Jean-Alain Hiver, Henri-Laurent Brusa, Serge Ferrari, Gilles Kleczek et, depuis 2024, Philippe Tamisier. Le corps enseignant a compté des personnalités telles que Jean-Rémy Bézias, André Bellessort, Charles Ehrmann, Max Gallo, Jean-Bertrand Pontalis (philosophie 1949-1951), Antoine Risso, Jules Romains (philosophie 1917-1919) et Paul Vidal de la Blache, qui fut proviseur. Parmi les anciens élèves se retrouvent des écrivains et poètes comme Guillaume Apollinaire, Romain Gary, Jean d'Ormesson, Jean-Marie Le Clézio et Daniel Pennac, des artistes tels qu'Yves Klein et Joann Sfar, ainsi que des personnalités issues du monde politique, juridique, scientifique et économique, dont René Cassin — une salle porte son nom — Jean-Louis Beffa, Henri Proglio, Roland Garros ou Joseph Kessel.