Origine et histoire du Lycée
Situé au 44 boulevard Saint-Michel, dans le 6e arrondissement de Paris, le lycée Saint‑Louis est le seul lycée public français entièrement consacré aux classes préparatoires aux grandes écoles, à dominante scientifique sauf pour une classe ECG. Fondé à l’origine comme collège d’Harcourt par Raoul d’Harcourt en 1280, il fut développé par son frère Robert et régi par des statuts précisant l’accueil d’étudiants boursiers originaires des diocèses normands. Fief catholique pendant les guerres de Religion, le collège connut une confiscation puis une transformation progressive : il accueillit de plus en plus d’élèves issus de la noblesse de robe et de la bourgeoisie parisienne et s’affirma comme un centre intellectuel reconnu dès la Renaissance. Au XVIIe et XVIIIe siècles, des écrivains et hommes de lettres tels que Racine, Boileau et Perrault y furent élèves, et le collège manifesta une sensibilité janséniste, illustrée par la proximité entre le proviseur Fortin et Pascal. Les activités pédagogiques furent interrompues pendant la Révolution, les bâtiments furent démolis, puis un nouvel édifice fut reconstruit au cours du XIXe siècle pour accueillir le collège royal puis le lycée Saint‑Louis. Sous l’impulsion d’un projet de réouverture et d’aménagements successifs, l’établissement se spécialisa au XIXe siècle dans l’enseignement scientifique et institua dès 1866 des classes préparatoires ; l’internat fut réservé aux préparatoires à partir de 1885. Des aménagements urbains liés au percement du boulevard Saint‑Michel entraînèrent le recul de la façade sous la direction de l’architecte Antoine‑Nicolas Bailly, et lors de travaux de voirie on mit au jour les vestiges d’un théâtre antique dont le plan fut reconstitué par Théodore Vacquer. Le lycée a aussi été le lieu de la création du club qui deviendra le Stade français et a fait l’objet d’une histoire publiée par Henri‑Louis Bouquet, récompensée par l’Académie française. Les élèves et anciens élèves du lycée ont participé aux différents conflits nationaux, et plusieurs monuments commémorent leur mémoire au sein de l’établissement ; en 1940 le lycée accueillit des réfugiés puis fut brièvement occupé par des troupes allemandes. Au XXe siècle, les classes de latin‑grec disparurent et, après la suppression de la dernière classe secondaire, le lycée devint un établissement entièrement consacré aux CPGE. Il a également accueilli, en 1956, la réunion fondatrice de l’Association européenne des enseignants et s’est trouvé au cœur des événements de Mai 68 sur le boulevard Saint‑Michel. Pour le septième centenaire de l’ancien collège d’Harcourt, une plaque commémorative fut inaugurée en 1980 en présence des autorités et de représentants de la communauté éducative. Lors des Jeux olympiques de 2024, le lycée a servi de centre de commandement pour l’acheminement des bénévoles de la Protection civile. Au fil des siècles, son nom a évolué du collège d’Harcourt au collège royal Saint‑Louis puis au lycée Saint‑Louis, avec quelques variations liées aux contextes politiques. L’établissement dispose d’un centre de documentation de 350 m2, d’un internat de 356 lits répartis en chambres individuelles et doubles, d’une chapelle, de services de restauration et d’espaces de travail accessibles en dehors des heures de cours ; une porte datant de l’époque du collège d’Harcourt est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1926. Les installations sportives comprennent une cour, deux gymnases multi‑sports, une salle de musculation, une salle de billard et une salle d’escalade ; l’association sportive organise de nombreux tournois et permet un accès élargi aux équipements. Les classes préparatoires accueillent environ 1 300 bacheliers scientifiques par an et couvrent les filières MPSI, MP2I, PCSI, MP, MPI, PC, PSI, BCPST ainsi qu’une filière ECG pour la préparation aux écoles de commerce. Le lycée partage avec Louis‑le‑Grand et Henri‑IV la réputation de grande sélectivité et d’excellence aux concours des écoles normales supérieures, des grandes écoles d’ingénieurs, de commerce et d’agronomie. Les élèves, appelés « Sancto‑Ludoviciens », obtiennent majoritairement des mentions au baccalauréat et comptent près de la moitié de femmes, proportion variable selon les filières. Parmi ses anciens et enseignantes et enseignants, le lycée compte de nombreuses figures marquantes des lettres, des sciences et des arts, et ses élèves ont inclus des lauréats de prix Nobel, un médaillé Fields et des présidents de la République, témoignant de son rayonnement intellectuel et scientifique.
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