Origine et histoire du Lycée
Le lycée Victor-Hugo, à Château-Gontier (Mayenne), fait partie d'un ensemble monumental comprenant le couvent des Ursulines, le manoir de la Touche et le prieuré du Genêteil; il dépend administrativement de la région Pays de la Loire et de l'académie de Nantes. Le droit des chanoines de nommer les maîtres du collège, renouvelé en 1413, donna lieu à de longues contestations entre le chapitre, des maîtres libres et le corps de ville. Vers 1550, Nicolas Bachelot, chanoine, légua sa fortune à l'école, mais les ressources restèrent insuffisantes et le personnel changea fréquemment; en 1585 le chapitre abandonna la maison du collège. Après plusieurs tentatives, la municipalité sollicita l'annexion du prieuré du Genêteil et, en 1692, le curé Grandet recommanda l'abbé Gilles Marais pour diriger les enseignements. Le collège est officiellement créé le 14 juillet 1710 par un acte entre la municipalité et Gilles Marais, et la première rentrée eut lieu en novembre de la même année. L'établissement s'installa dans l'ancien prieuré du Genêteil; il prospéra, adapta ses bâtiments et se dota d'une salle des fêtes en 1723 et du bâtiment de l'horloge construit dans les années 1730, ce dernier étant partiellement inscrit par arrêté le 6 juin 1995. Un décret de 1731 ajouta aux traitements des régents les revenus du prieuré de Saint-Julien-des-Ardents; l'établissement compta plus de 300 élèves, ce qui conduisit Gilles Marais à organiser la fourniture des ouvrages scolaires en aidant l'installation d'un imprimeur, Joseph Gentil. À la mort de Gilles Marais en 1733, des successions familiales et des décisions municipales entraînèrent plusieurs changements de direction au cours du XVIIIe siècle; en 1740 le collège comprenait un principal, huit régents et 84 pensionnaires, chiffre porté à 110 en 1775. Basile Horeau, neveu et successeur des Marais, poursuivit les travaux et acheva un bâtiment neuf permettant d'accueillir davantage d'internes. Au moment de la Révolution, l'établissement comptait environ 400 élèves, dont la moitié de pensionnaires, et douze professeurs; les principaux et régents refusèrent de prêter serment à la Constitution civile du clergé et furent déportés ou se cachèrent. Les autorités révolutionnaires installèrent du personnel qui ne resta pas durablement; après la mobilisation de certains responsables — notamment Dominique Rabard, nommé en 1793 et tué le 19 octobre de la même année — le mobilier fut vendu et le collège fut successivement transformé en écurie, dépôt d'équipements puis prison. En 1803 le maire Pierre Mahier et Horeau conclurent un traité pour remettre en état la maison du Genêteil et les bâtiments du collège; Horeau accepta la mission le 2 juillet 1803 et la rentrée eut lieu en octobre 1803. En deux ans les locaux furent réparés et, après plusieurs fluctuations (121 élèves en 1805, 300 en 1810, puis 198 après l'affiliation à l'Université en 1810), l'effectif remonta à 292 sous la Seconde Restauration. Horeau fonda à ses frais le petit séminaire de Précigné qu'il céda au diocèse du Mans par ordonnance du 31 janvier 1818. En 1825 le collège devint mixte de plein exercice, autorisé à recevoir des externes et à exonérer les élèves ecclésiastiques de la rétribution universitaire; les ordonnances de 1828 conduisirent les professeurs à préciser qu'ils n'appartenaient pas à une congrégation. La direction connut ensuite des périodes de difficultés et de reprise sous Michel Devaux, Charles Descars et M. Barbé, avant que l'affaire judiciaire de 1881 n'entraîne la municipalisation de l'établissement. En 1881 la municipalité transforma le collège en établissement communal et laïque; l'installation coûta 100 000 francs et, au début du XXe siècle, l'enseignement comprenait des filières classiques, des enseignements spécialisés et une classe primaire annexe. Le collège devint lycée nationalisé et mixte en 1968, puis prit le nom de lycée Victor-Hugo en 1985. Aujourd'hui le lycée Victor-Hugo accueille le second cycle, une section de brevet de technicien supérieur (BTS), une préparation aux concours et une licence professionnelle. Au second cycle, il propose des options facultatives (section européenne anglais, latin, cinéma-audiovisuel, allemand LV3, EPS) ainsi que des enseignements d'exploration (sciences économiques et sociales, PFEG, sciences et laboratoire, MPS, littérature et société, arts du spectacle, sciences de l'ingénieur, informatique et création numérique). Il prépare aux baccalauréats généraux (économique et social, littéraire, scientifique avec les séries S‑SVT et S‑SI et leurs spécialités) ainsi qu'au baccalauréat technologique sciences et technologies de la gestion (communication et gestion des ressources humaines, mercatique, comptabilité et finance). En post‑bac, l'offre comprend un BTS Management des Unités Commerciales, une préparation aux concours du secteur médical et paramédical (ergothérapeute, manipulateur en électroradiologie, technicien de laboratoire en analyses biomédicales) et une licence professionnelle en élaboration et mise en œuvre de projets culturels. Dans le classement de 2015, le lycée se situait au 6e rang sur 11 dans le département et au 392e rang national; ce classement repose sur le taux de réussite au baccalauréat, la proportion d'élèves ayant effectué les deux dernières années au même établissement et la valeur ajoutée calculée à partir de l'origine sociale, de l'âge et des résultats au brevet. Parmi les anciens élèves figurent Joseph-Juste Coquereau, Jacques Defermon, Jean-Baptiste-René Rabeau, Michel Georges de La Broise, le bienheureux Basile Moreau, Alexandre Fournier, Henri Barbe, le général Émile Lemonnier, Claude Pompidou (élève de 1928 à 1931) et Anne Boquel. Parmi les professeurs notables se distinguent Lucien Louis Daniel, Marius Grout, prix Goncourt, et André Counord, chef du réseau FFI à Château-Gontier.