Mairie et maisons de la place à Saint-Sulpice-sur-Lèze en Haute-Garonne

Mairie et maisons de la place

  • 31410 Saint-Sulpice-sur-Lèze
Crédit photo : Paternel 1 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1257
Création de la bastide
1578
Mentions des maisons
1826
Plan des communs
1839
Configuration actuelle
Début du XIXe siècle
Construction de l'hôtel
1933
Acquisition par la commune
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades avec couverts : inscription par arrêté du 11 avril 1950

Personnages clés

Alphonse de Poitiers Fondateur de la bastide en 1257.
Jacques Ayrail Riche marchand propriétaire de maisons sur la place au XVIe siècle.
Édouard de Boutaud Propriétaire de l'hôtel particulier construit au début du XIXe siècle.
Famille Dehoey Propriétaire de l'hôtel à partir des années 1880.

Origine et histoire

La bastide a été créée en 1257 par Alphonse de Poitiers, auquel les Hospitaliers cédèrent la haute juridiction du territoire. Elle a conservé une place centrale de plan régulier, à quatre côtés bordés d'arcades, dont le fond est occupé par des maisons couvertes du même style que la mairie. Le côté est est occupé par les bâtiments de la mairie, un hôtel classique dont la façade sur arcades est divisée en trois par des pilastres corinthiens. À droite de la mairie se trouve une ancienne maison à pans de bois, et une autre maison à pans de bois avec remplissage de briques occupe l'angle ouest. D'après le compoix de 1578, le côté nord de la place était bordé par sept maisons dont l'allivrement variait entre six et treize sous ; deux d'entre elles appartenaient à un riche marchand, Jacques Ayrail, qui possédait d'autres maisons dans le secteur. Il ne semblerait pas qu'il y ait eu, à cette période, de regroupement notable ni d'établissement d'hôtels particuliers au nord de la place, contrairement à d'autres quartiers de la bastide. La situation pour les XVIIe et XVIIIe siècles reste mal connue. L'hôtel particulier a été construit au cours du premier quart du XIXe siècle pour Édouard de Boutaud, en même temps que l'orangerie et le parc au nord-est. Un plan de l'impasse du Cul-de-Sac (actuelle rue du 11 novembre 1918) dressé en 1826 montre que les communs n'étaient alors sans doute pas entièrement bâtis : seule la partie ouest comprenait un cellier et un cuvier, le reste étant une cour et un jardin. Les communs semblent avoir été édifiés dans les années suivantes, car le plan cadastral de 1839 représente l'hôtel dans sa configuration actuelle, l'édifice principal au sud, les dépendances au nord sur la rue du Four, et une cour intermédiaire. À cette date, le cadastre mentionne l'hôtel comme comportant 45 portes et fenêtres ordinaires imposables ainsi qu'une porte cochère. Dans les années 1860, l'hôtel passe à la famille Carrière, puis aux Dehoey à partir des années 1880. Un plan schématique des pièces, conservé dans les dossiers Dehoey à la mairie, montre qu'au début du XXe siècle le premier étage comprenait, côté place, un salon « Louis XVI », un salon de musique au centre, un salon de billard en hémicycle décoré et un petit salon, tandis que le côté nord accueillait une salle à manger, une « petite pièce » et la chambre des parents ; les chambres des enfants et des domestiques se trouvaient vraisemblablement au deuxième étage. Des graffitis sur un montant de porte, marquant la taille des enfants et datés des années 1850 (Alexandre et Louise), témoignent de cette occupation familiale. Les salles de service, dont la cuisine, étaient disposées au rez-de-chaussée. L'hôtel, ses dépendances et les immeubles voisins ont été rachetés par la commune en 1933 ; si l'on avait d'abord envisagé d'y installer un foyer familial, une bibliothèque et d'autres services publics, c'est finalement la mairie qui s'y est rapidement installée et qui s'y trouve encore aujourd'hui, accompagnée d'autres services publics, le deuxième étage étant désaffecté. L'hôtel présente un état de conservation exceptionnel de son architecture et de ses décors du XIXe siècle et mériterait une étude monographique approfondie ; le papier peint de l'ancien salon de billard est particulièrement remarquable.

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