Origine et histoire de la Mairie-lavoir
La commune de Mont décida en 1825 de construire une mairie en réutilisant un lavoir existant. Les plans furent dressés le 7 février 1826 par l'architecte départemental Théodore Oudet (1795-1865) et les travaux furent adjugés le 27 mai suivant à l'entrepreneur Deshay pour 7 200 francs. En 1827, les travaux furent interrompus à la demande des habitants, l'avancée de la construction étant jugée trop importante sur la voie publique ; après remblaiements des fondations, démolition d'un mur et déplacement du lavoir, ils reprirent en 1828 et la réception eut lieu le 17 août 1829. En 1922, le parquet de deux pièces fut remplacé et la toiture réparée. Le lavoir, qui reste en eau, coexiste avec des bureaux : le bâtiment abrite aujourd'hui le service du cadastre communal. Construit en pierres de taille de Mont et de Chauvency, l'édifice comporte deux niveaux sous une toiture à croupes revêtue d'ardoises. Le premier niveau correspond au lavoir, au plafond plat soutenant l'étage de la mairie auquel on accède par un escalier à deux volées convergentes adossées au mur. L'étage est divisé en deux espaces : à droite la salle de la municipalité, à gauche celle du greffe ; une étroite volée droite dessert les combles. Les dimensions réduites de 10,00 m sur 5,76 m sont compensées par la qualité de l'architecture et l'habileté de la stéréotomie, dans une expression néo-classique pure. Deux bandeaux délimitent les niveaux ; les percements sont en plein cintre au rez-de-chaussée et rectangulaires aux niveaux supérieurs, reliés par une ligne d'impostes ; de discrets larmiers rehaussent les linteaux et les fenêtres sont dotées de garde-corps en croix de Saint-André. La faîtière compose un motif ondé et est couronnée d'une girouette. La façade principale, orientée au nord, est rythmée par trois travées ; au rez-de-chaussée elle présente deux "fenêtres thermales" pour tenir compte de l'escalier, et à l'étage la porte, encadrée de deux niches aveugles, est surmontée de l'inscription "Municipalité" en lettres de bronze. À l'intérieur, l'ancienne salle du greffe conserve une élégante cheminée dont la plaque d'origine est timbrée des trois fleurs de lis des armes royales reprises sous la Restauration.