Origine et histoire de la Maison, Rue de la Chalotais
Maison à pans de bois de la fin du XVe siècle, elle conserve des dispositions intérieures caractéristiques des maisons dites à "pondalez". Le rez-de-chaussée abrite un espace commercial dont les poteaux en bois supportent les étages en encorbellement. L'espace central, formé d'un grand hall, était à l'origine couvert par une voûte lambrissée. Un mur de refend en pan de bois, s'étirant du premier au dernier niveau, clôt cet espace central. À l'angle, un escalier à vis en bois sculpté dessert l'ensemble des niveaux. La maison Saint-Pierre serait édifiée vers 1490 par un marchand toilier et figure parmi les premiers exemples de ce type, conçu pour la noblesse commerçante dans des villes portuaires du nord de la Bretagne. Ce caractère précoce se traduit par quelques maladresses d'exécution : le vaisselier et l'évier en pierre ménagés dans le mur sud sont partiellement masqués par l'escalier, et les chambres sur rue et sur cour ne sont pas exactement au même niveau. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, les galeries appelées pondalez qui reliaient ces chambres sont supprimées et un escalier secondaire en vis est édifié à l'arrière pour y accéder. Au XIXe siècle, la maison subit de nombreux remaniements : modification du plan de toiture avec disparition du pignon droit sur rue au profit d'une croupe, enduit appliqué sur la façade en pan de bois, percement de grandes baies aux étages, création d'une devanture au rez-de-chaussée et division de l'espace intérieur. Inscrite en 1964 à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques pour ses façades et toitures, la protection est étendue aux intérieurs en 2007 après la découverte de son appartenance au groupe des maisons à pondalez. À partir de 2007, l'espace central est restitué et l'escalier ainsi que les cloisons intérieures en pan de bois et torchis sont restaurés ; la façade sur rue est recomposée à partir d'éléments d'origine selon un état supposé de la fin du XVe siècle. Une étude dendrochronologique réalisée en 2023 indique un abattage des arbres durant la première moitié du XVe siècle ; la poutre centrale du plancher du premier étage est précisément attribuée à l'automne-hiver 1551-1552, tandis qu'une phase de reprise est marquée par des bois datés du printemps 1649, en particulier au second étage et dans les combles.