Maison, 3 place Saint-Pierre à Saumur en Maine-et-Loire

Patrimoine classé Maison classée MH Maison à pan de bois

Maison, 3 place Saint-Pierre à Saumur

  • 3 Place Saint-Pierre
  • 49400 Saumur
Maison, 3 place Saint-Pierre à Saumur
Maison, 3 place Saint-Pierre à Saumur
Maison, 3 place Saint-Pierre à Saumur
Maison, 3 place Saint-Pierre à Saumur
Maison, 3 place Saint-Pierre à Saumur
Maison, 3 place Saint-Pierre à Saumur
Crédit photo : Auteur inconnuUnknown author - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association ; propriété de la commune

Période

XIIe siècle, XVe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Crypte de l'ancienne église, le porche formant narthex de l'ancienne église, les façades et toitures des anciens bâtiments couventuels du XVIIIe siècle, les façades et toitures des deux pavillons d'entrée, le sol de la cour d'honneur, l'escalier, le grand salon et la salle à manger du logis abbatial, actuellement couvent du Bon Pasteur (cad. AL 6) : classement par arrêté du 30 novembre 1964 ; Eglise Saint-Barthélémy (ancienne chapelle des hôtes de l'Abbaye) , actuellement église paroissiale : classement par arrêté du 24 octobre 1973

Origine et histoire de la Maison, place Saint-Pierre

L’abbaye bénédictine de Saint-Florent-lès-Saumur, héritière de l’abbaye du Mont-Glonne (Saint-Florent-le-Vieil), s’est implantée près de Saumur et a connu une longue histoire marquée par des réinstallations, des destructions et des classements au titre des monuments historiques en 1964 et 1973. Selon une tradition rapportée par Célestin Port, un moine nommé Absalon aurait rapporté des reliques prises à Tournus et, autorisé par Thibault Ier comte de Blois, se serait établi avec quelques religieux dans l’enceinte du château primitif de Saumur; une colonie de moines de Fleury aurait complété la fondation et des objets liturgiques et des chartes du Mont-Glonne auraient été restitués. Hélie, compagnon d’Absalon, est présenté comme le premier responsable de la nouvelle communauté et la consécration d’une basilique est donnée au 2 mai 950 dans ce récit. Si la légende contient probablement des inexactitudes, elle reflète néanmoins la réalité d’une réinstallation entre 937 et 958 sur le castrum de Saumur, le site primitif du Mont-Glonne devenant une dépendance avec un statut particulier. En 1026, après la prise de la ville et du château par Foulques Nerra, les moines refusèrent d’être transférés à Angers et vinrent s’installer sur la rive gauche du Thouet, près de la confluence avec la Loire, sur le domaine de Verrie, prenant alors le nom de Saint-Florent-lès-Saumur. À partir de la seconde moitié du XIe siècle l’abbaye connaît une phase d’expansion et les religieux réoccupent certains de leurs anciens domaines, sans pour autant retrouver la maison-mère du Mont-Glonne. Pendant la guerre de Cent Ans, l’abbaye se transforme en forteresse et subit visites et violences de bandes armées; des lettres royales de 1369 ordonnent la garde de la rive droite et des abbés comme Jean et Louis du Bellay entreprennent des réparations. La commende et la gestion séculière des prieurés entraînent par la suite un profond déclin : des bénéfices sont donnés à des laïcs ou à des religieux indignes, des chapelles sont délaissées ou converties en greniers et écuries, et des conflits internes se multiplient. En 1475, Louis XI découvre par hasard à Roye un corps identifié à saint Florent; il effectue ensuite un pèlerinage à Saumur et ordonne la translation des reliques, opération achevée en 1480, bien que les chanoines de Roye aient partiellement récupéré des reliques après la mort du roi. Lors des guerres de Religion, l’abbaye est pillée et profanée à plusieurs reprises, notamment en 1562 et lors d’occupations huguenotes en 1569 et 1576; malgré des garnisons royales ultérieures, la vie conventuelle et la discipline restent gravement atteintes. L’évêque Claude de Rueil, lors d’une visite en avril 1657, constate l’état d’abandon de l’église et de la bibliothèque; la communauté finit par passer sous la congrégation de Saint-Maur par traité en 1637, avec l’introduction de religieux mauristes à charge de pensions viagères. À la veille de la Révolution, les revenus de l’abbaye restent importants et la bibliothèque compte environ six mille volumes, mais le nombre de religieux s’est fortement réduit. L’abbaye est supprimée à la Révolution; les derniers moines quittent la vie conventuelle, le bourg abbatial devient une commune puis est réunie à Saint-Hilaire en 1794, et la plupart des bâtiments conventuels sont détruits au XIXe siècle. Déclarée bien national en 1790 et divisée, la propriété des principaux bâtiments reste un temps à l’État, qui transforme certains locaux en hôpital militaire ; en 1803 ils servent de résidence sénatoriale à Louis-Nicolas Lemercier et, en 1806, les travaux d’aménagement conduisent à la démolition de l’abbatiale sauf le porche et la crypte. L’église abbatiale, dont la construction initiale débute au début du XIe siècle à partir de 1026 avec une dédicace célébrée le 15 octobre 1041, est largement remaniée au XIIe siècle : la crypte et le chœur conservent des éléments plus anciens, tandis que la nef de sept travées flanquée de collatéraux, le clocher à la croisée du transept et le déambulatoire du chœur témoignent des grandes dimensions de l’édifice, estimées à 75 mètres de longueur sur 21 mètres de largeur. Le réseau voire l’emprise de Saint-Florent fut étendu : l’abbaye possédait des prieurés outre-Manche, notamment Saint-Pierre de Sele (Upper Beeding), Monmouth et Andover, et un vaste ensemble de prieurés en France répartis dans de nombreux diocèses (Angers, Paris, Luçon, Nantes, Rennes, Saintes, entre autres). De même, l’abbé de Saint-Florent exerçait la collation de cures et de paroisses dans le diocèse d’Angers et au-delà, et l’abbaye administrait sur son territoire exempt plusieurs paroisses qui ne relevaient que de l’abbé et du pape. Le nécrologe conservé fournit enfin des renseignements sur les jours de décès de certains abbés, parfois sans indication d’année. Aujourd’hui il subsiste principalement le narthex et la crypte de l’ancienne abbatiale ; la crypte fait l’objet d’une restauration conduite par la ville de Saumur et la Fondation du Patrimoine.

Liens externes