Maison à pans de bois, 26 Rue des Buttes à Confolens en Charente

Patrimoine classé Maison classée MH Maisons à pans de bois

Maison à pans de bois, 26 Rue des Buttes à Confolens

  • 26 Rue des Buttes
  • 16500 Confolens
Crédit photo : Rosier - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures sur rue (cad. A 734) : inscription par arrêté du 12 octobre 1973

Origine et histoire de la Maison à pans de bois, Rue des Buttes

La maison se présente en deux niveaux : un rez-de-chaussée en retrait, largement refait à l'exception du passage cintré, et un étage en saillie composé de pans de bois disposés de façon irrégulière. L'étage se divise en deux travées : la partie gauche compte trois niveaux au‑dessus du rez‑de‑chaussée, avec des croix de Saint‑André rapprochées au premier étage et de grandes croix au second, tandis que la partie droite comprend deux niveaux supplémentaires. Il s'agit d'une construction à ossature de bois dont les pans forment la structure porteuse, complétée par un hourdage qui remplit et raidit les murs. L'ossature associe une armature principale (poteaux, sablières) et une armature secondaire qui crée les motifs décoratifs (chevrons, grille, losanges, etc.). Le hourdage peut être réalisé en brique, torchis, pierre, plâtre ou bois et assure le remplissage et la rigidité des parois. Ce mode constructif, connu dès le Néolithique et identifié dans l'Antiquité romaine comme opus craticium, s'est largement développé dans les régions où le bois est abondant et a été employé en Europe jusqu'au XIXe siècle. Il combine souvent le bois et le pisé et requiert un savoir‑faire technique important des charpentiers et des architectes pour le choix des essences, des hourdages et des dispositifs constructifs tels que entretoises et encorbellements. Dès le XVIIe siècle et durant le XIXe siècle, les façades furent fréquemment enduites afin de répondre à la réglementation, de réduire le risque d'incendie et d'offrir un aspect plus moderne. À partir du début du XVIIIe siècle, l'architecture en pierre s'impose dans les villes importantes, mais de nombreuses maisons à pans de bois subsistent et font l'objet de restaurations visant à préserver ce patrimoine. La patrimonialisation de ce type d'habitat progresse lentement au XXe siècle et reste inégale, opérant à la fois par désignation institutionnelle et par appropriation collective en lien avec des enjeux sociaux, politiques et économiques. Les murs reposent généralement sur un solin maçonné protégeant le bois de l'humidité ; parfois le premier niveau est entièrement en pierre. Le remplissage peut prendre la forme de tuileau ou pierrotage, de moellons liés à la chaux, de plâtre ou de torchis appliqué sur un clayonnage ; des variantes régionales portent des noms tels que paillebart ou massecanat. La technique des bois longs, employée surtout au début du Moyen Âge, fait monter les poteaux d'un seul trait, tandis que la technique des bois courts, adoptée aux XVe‑XVIe siècles, utilise des pièces plus courtes et facilite la construction en ville. Les bois longs furent progressivement abandonnés en raison du pourrissement, de la raréfaction des longues pièces et des difficultés de manutention en milieu urbain, bien qu'ils réapparaissent parfois aux XVIIe‑XVIIIe siècles dans des villes comme Vernon ou Rouen. La technique des bois courts a favorisé l'encorbellement, qui permet de porter en surplomb des étages supérieurs, d'augmenter la surface habitable et de réduire la base d'imposition calculée sur la surface du rez‑de‑chaussée. L'encorbellement, attesté dès le XIVe siècle et particulièrement développé à la Renaissance, se décline en plusieurs formes et peut se multiplier sur plusieurs étages ; ses inconvénients sanitaires et les risques d'incendie ont néanmoins conduit à des interdictions et à des démolitions. Pour protéger les poutres exposées, on recourt à un essentage ou bardage en planches ou en ardoises. La restauration des pans de bois impose souvent le démontage méthodique et la numérotation des éléments afin de permettre leur réparation en atelier et leur remontage à l'emplacement d'origine. Les maisons de la période gothique, développées après la guerre de Cent Ans, se reconnaissent au toit à pignon, aux étages en encorbellement, aux fenêtres regroupées pour accroître l'éclairage et au décor sculpté des éléments en bois, souvent peint dans des tons ocres ou rouges. À la Renaissance, l'encorbellement décline sous l'effet des interdictions et du recours accru à la pierre, tandis que la décoration évolue vers des motifs d'inspiration italienne et que la teinte rouge sombre reste répandue. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les façades tendent vers plus de sobriété et des fenêtres allongées, sans rupture majeure des principes constructifs du colombage.

Liens externes