Origine et histoire
La Maison Alexandre, située 3 place Saint‑Pierre à Montluçon (Allier, Auvergne‑Rhône‑Alpes), est un exemple unique localement de l’architecture civile de transition entre le gothique flamboyant et la Renaissance. Elle fut reconstruite en 1513, sans encorbellement, en blocage de galets du Cher, pierres et tuileau par le maître maçon Colin Magniet, à l’initiative du maître ès arts Pierre Alexandre, son propriétaire. Cette reconstruction résulta d’un accord avec les consuls de Montluçon : la maison antérieure, en pans de bois reposant sur trois piliers et fortement encorbellée sur la rue, gênait la circulation et fut démolie et alignée moyennant indemnité. Située à l’intersection de deux voies très fréquentées et en vis‑à‑vis de la halle de la boucherie, la demeure voisinait au début du XVIIe siècle la maison de Bérard Bridier, aujourd’hui réunie à elle. Elle était adossée à l’est à la maison des petites écoles (niveau du 53 Grand’rue), édifiée à l’initiative des consuls en 1512‑1513. À usage mixte, elle abritait des appartements bourgeois à l’étage et des activités marchandes au rez‑de‑chaussée. Sur chacune des façades s’ouvre une large baie au cintre surbaissé, encadrée de moulures prismatiques et surmontée de cordelières enroulées qui dessinent des médaillons ornés de têtes de profil ; ces cordelières se rejoignent pour former un pinacle central amorti par un fruit côtelé. La façade sur la rue Porte‑Bretonnie présente une porte à moulure en anse de panier, timbrée d’une accolade à crochets et à fleuron central qui encadre un visage de face inscrit dans un triangle. L’étage est percé d’une grande fenêtre moulurée, décentrée vers l’ouest, qui comportait à l’origine un meneau et un croisillon. L’angle de la maison est adouci par une colonne torse soutenant une niche à statue, dotée d’un socle et d’un dais orné d’entrelacs fleuris. Les façades, autrefois enduites à la chaux, montrent aujourd’hui les pierres apparentes jointoyées au ciment et ne conservent plus leur aspect d’origine. La Maison Alexandre est partiellement classée au titre des monuments historiques ; les façades sur rue et les toitures font l’objet de la protection.