Maison ancienne à Vitré en Ille-et-Vilaine

Maison ancienne

  • 35500 Vitré
Maison ancienne
Maison ancienne
Maison ancienne
Crédit photo : Pymouss - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

Façade sur rue ; façade latérale ; toiture (cad. AB 154) : inscription par arrêté du 11 juin 1943

Origine et histoire

Cette maison a été édifiée vraisemblablement dans la première moitié du XVIe siècle. Plusieurs éléments anciens étayent cette datation : encadrements en anse de panier, moulures des baies de la façade ouest et une porte ornée d’une accolade. À l’intérieur, la cheminée de l’étage, adossée au mur gouttereau sud, ainsi que les corniches des hottes des anciennes cheminées du rez-de-chaussée sont de même caractère. La charpente, avec des fermes de forme caractéristique rapprochées et des échantignoles taillées dans les arbalétriers, confirme également cette attribution. Une analyse dendrochronologique réalisée en 2022 précise la date de construction comme étant 1548. À l’origine, la maison comportait un porche, avec au sud du rez-de-chaussée une petite pièce à usage commercial, et au nord deux salles en enfilade ; un entresol au-dessus du porche servait au stockage et le premier étage comprenait trois pièces à feu, dont deux en enfilade au nord. L’escalier primitif était probablement en vis, adossé à la façade ouest et situé derrière l’espace commercial : les vestiges découverts dans la cave et une excroissance de maçonnerie sur la façade ouest indiquent cet emplacement. La qualité des ouvertures et des encadrements, certains en granite, laisse penser que la construction a été commandée par un riche propriétaire, vraisemblablement un marchand de toiles de chanvre ; l’emploi du granite, matériau coûteux et non local, atteste des moyens investis. Le portail d’accès à la cour, dont les moulures poursuivent le décor du porche, témoigne du soin apporté à la façade ouest. Les pièces du rez-de-chaussée, comparables à celles des manoirs bretons contemporains, avaient une hauteur sous plafond proche de cinq mètres, chacune disposait d’une cheminée monumentale adossée au mur de refend et le plafond était rythmé par de fortes poutres moulurées ; l’éclairage se faisait par de très hautes baies à larges ébrasements et par des baies plus petites en partie haute du niveau. L’édifice a connu plusieurs campagnes de transformation. Au début du XVIIIe siècle, des aménagements de confort sont intervenus : il en subsiste les boiseries et la cheminée de la pièce centrale du premier étage ; c’est probablement à la même période que l’entresol au-dessus du porche est devenu une pièce d’habitation et que les baies de la façade ouest ont été agrandies. L’iconographie ancienne montre une restauration de la façade sur rue au début du XXe siècle, mise en évidence par deux cartes postales avant et après restauration : sur l’une, la façade était couverte d’un essentage d’ardoises altéré, sur l’autre elle apparaît enduite avec les sablières dégagées. L’escalier en place aujourd’hui, aménagé à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle, dessert le premier étage et le comble sans donner accès au rez-de-chaussée, modifiant ainsi profondément l’organisation fonctionnelle qui associait commerce au rez-de-chaussée et logement à l’étage. Dans les années 1970, le mur de refend et les cheminées adossées ont été détruits lors d’un réaménagement du rez-de-chaussée, transformé en local commercial et entraînant l’indépendance de l’étage. La façade en pan de bois donnant sur la rue Poterie a fait l’objet d’une rénovation entre juillet 2003 et mai 2005 sans respect des matériaux d’origine, notamment du torchis ; une autre mention signale par ailleurs une réfection en 2002 qui ne correspond pas aux dispositions originelles. Le niveau d’entresol figurant dans la description est une création récente réalisée à la fin des années 2000. Les données du diagnostic sanitaire de 2022 confirment et précisent cette chronologie : construction en 1548, création à la fin du XVIe siècle d’un entresol limité à la partie au-dessus du porche, lambris de la pièce d’habitat nord et possible agrandissement des baies au XVIIIe siècle, suppression de l’escalier en vis et mise en place d’un escalier à deux quarts tournants à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle, reprises en granite des jambages des baies probablement à la même époque, puis remaniements importants lors du réaménagement commercial des années 1970 (suppression des cheminées de refend, création d’un entresol).

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