Origine et histoire de la Maison, Quai des Bateliers
La maison située au 36, quai des Bateliers à Strasbourg (Bas-Rhin) est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1937. En 1587 elle appartenait à Ambrosius Gilg, membre du Grand Sénat et représentant de la tribu de la Fleur (bouchers) de 1588 à 1597 ; il la louait alors à Julius Sopher, responsable de la balance de la douane. Le plan-relief de 1725 montre un bâtiment à gouttereau sur rue avec, au-dessus du rez-de-chaussée, trois étages carrés de quatre travées. Sur le plan Blondel de 1766, la maison apparaît composée de deux corps séparés par une cour quadrangulaire. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, elle appartient au batelier Caspar Häss (décédé en 1788) et est décrite comme comprenant « un bâtiment antérieur et un bâtiment arrière, une cour, un puits et des dépendances ». Un plan-relief du XIXe siècle indique que les deux corps étaient alors reliés par des ailes étroites bordant la cour. En 1900 une boulangerie s’installe dans l’immeuble principal : le rez-de-chaussée est aménagé selon un projet de l’entrepreneur "Witwe Louis Greiner und Friedrich Peter", avec démolition de cloisons anciennes, pose de nouvelles cloisons et création de la devanture actuelle. Lors du bombardement aérien du 25 septembre 1944, l’immeuble sur rue est touché — les appartements sont « fortement endommagés » — et le bâtiment arrière est détruit ; à cette époque disparaissent aussi les coursières qui bordaient la cour, connues par une photographie ancienne. Cette photographie montre le bâtiment arrière, composé d’un rez-de-chaussée et de deux étages carrés : le rez-de-chaussée présentait une arcade moulurée avec congés de type Renaissance, le premier étage, en maçonnerie, des fenêtres à chambranle orné attribuées à la même époque (XVIe siècle ou début du XVIIe siècle), et le deuxième étage, en pan de bois, de caractère très simple et sans décor (XVIIIe siècle ?). Les coursières du côté sud‑ouest, disposées sur deux niveaux avec des balustres tournés de type maigre, pourraient dater de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle ; le plan Blondel suggère en tout cas que ces bâtiments de liaison n’existaient pas encore en 1766. En 1977 la boulangerie du bâtiment principal était toujours en activité ; depuis cette période, un magasin d’objets de décoration s’y est installé.