Origine et histoire
Cette maison est l'ancienne bourse des Draps, dite Maison des Inquants ; c'est devant elle que prêtaient serment les juifs prenant une charge telle que l'office de courtier des draps. La création de la Parerie Neuve vers 1300 permet de conclure que l'immeuble est antérieur, mais en 1344 la maison recevait encore le dépôt des livres d'Inquants. D'après le compoix de 1596, elle aurait été une ancienne chapelle dédiée à Marie‑Madeleine.
La façade donnant sur la rue Berlioz est en pierre de taille. Au premier s'ouvraient trois grandes fenêtres gothiques aujourd'hui mutilées : certaines ont été murées et les percements ont porté atteinte aux parties sculptées. La fenêtre de gauche a conservé une partie de son remplage, son bandeau d'archivolte et ses colonnettes. Une baie complète comportait une large ouverture amortie en arc brisé, avec un remplage à deux formes en arc brisé séparées par une fine colonnette cylindrique, à laquelle répond, dans chaque ébrasement, une colonnette du même profil. De l'intérieur vers l'extérieur, chaque ébrasement se poursuit par une gorge, puis un filet et un boudin plus petit, suivi d'une gorge égale séparée par un filet d'un boudin en amande à avant‑bec méplat ; une gorge raccorde ce boudin extérieur au nu du mur.
Les socles polygonaux portent des bases toriques débordantes via de petits modillons, et les chapiteaux présentent des bouquets de feuillage sur deux rangs. Les moulures de l'archivolte reprennent le profil des colonnettes des piédroits ; très saillante et ornée de palmettes, elle reposait sur des corbeaux aujourd'hui disparus pour la plupart, sauf un figurant le buste d'un personnage.