Origine et histoire de la Maison Billaud
La maison dite « Maison Billaud » se situe au 2 rue Gaston Guillemet et au 4 rue de la Harpe à Fontenay-le-Comte (Vendée, Pays de la Loire). Le nom de « Billaud » ne repose sur aucun fondement : les propriétaires successifs sont identifiés et le patronyme n’y apparaît pas ; la demeure a été aussi appelée « la Courpe », « l’Artichaut » et « la Pomme de Pin ». Sous l’Ancien Régime, elle dépendait du fief de Guinefolle. Le logis donnant sur la rue et l’étage de soubassement de la partie arrière datent stylistiquement du milieu du XVIe siècle. La partie arrière fut reprise à la fin du XVIe siècle ou au tout début du XVIIe siècle pour édifier un second logis, ce qui occasionna la création d’une cour centrale à partir d’un ancien espace voûté dont on conserva les travées latérales et que l’on surmonta de galeries de liaison. D’après de nombreux actes notariés, le premier logis semble avoir été commandité par Catherine Regnaud, qui le légua à ses neveux Garipault ; le second logis paraît lié à Bernard Garipault, mort en 1587, ou à sa veuve Jeanne de Saint-Martin, remariée à Jean Thomas. Des visites détaillées ont été réalisées en 1678 et en 1736 ; peu après la seconde, des travaux furent entrepris, notamment la réfection de la façade sur rue datée 1742. Les descriptions de 1678 et 1736 permettent de reconstituer la façade du XVIe siècle : une porte de couloir à gauche, une travée centrale avec boutique au rez-de-chaussée et une grande croisée à chaque étage, une petite fenêtre de comble, et deux tourelles en encorbellement au second étage. Au XVIIIe siècle la propriété fut divisée ; elle fut reconstituée vers 1940 lorsque la ville de Fontenay, déjà propriétaire du premier logis, acquit le second. En 1939, l’architecte Émile Boutin proposa un projet de restauration, non réalisé, qui prévoyait notamment la création d’une cour antérieure par la démolition de la façade sur rue. L’édifice se compose de deux logis séparés par une cour ; une seconde cour, au sud-ouest du second logis, donne sur la rue de la Harpe. Les façades antérieures sont en pierre de taille, les façades postérieures en moellon, et les toitures sont en tuile. La façade sur cour, l’escalier et la salle voûtée du rez-de-chaussée sont classés au titre des monuments historiques en 1983 ; la façade et la toiture sur rue ont été inscrites la même année.
