Origine et histoire
La Maison Blech, située 29 rue Réber à Sainte‑Marie‑aux‑Mines (Haut‑Rhin), est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1988. L'industriel Jean‑Georges Reber, originaire de Mulhouse, s'installe à Sainte‑Marie vers 1755 et devient associé de Steffan et Zetter pour diriger une filature et un tissage de coton. Vers 1764, il se sépare de Steffan, installe sa fabrique rue Réber et s'associe ensuite avec son fils Jean‑Georges, son gendre Jean Blech et Sébastien Lehr. La manufacture produit des toiles de coton, avec ou sans fils de couleur, des cotonnades de Rouen et des siamoises. Jean‑Georges Reber père prend sa retraite en 1796, laissant l'affaire à son fils et à ses deux gendres. Le bâtiment de la rue Réber a certainement été construit avant cette date, sans doute vers 1789. Il serait l'œuvre d'un certain Rungs, architecte ou maçon de Colmar, peut‑être apparenté à une famille d'architectes citée au siècle précédent : Johann von Rungs a participé à la construction de l'ancien hôpital de Colmar et à celle d'une maison rue Berthe Molly, et Blasius Rungs a travaillé pour le pensionnat royal vers 1776. Le bâtiment à deux ailes abritait au rez‑de‑chaussée les ateliers et les bureaux, tandis que les étages étaient occupés par des logements. En 1818 la manufacture s'agrandit par la construction de nouveaux ateliers et prend le nom de Blech Frères ; la maison d'origine devient alors exclusivement une habitation. À la même époque, Jean‑Georges Reber fils aménage à l'arrière un jardin à parterres orné de plusieurs fabriques, qui fit l'admiration de ses contemporains mais n'existe plus aujourd'hui. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, de grands ateliers sont édifiés à côté du bâtiment d'origine, comprenant des corps de bâtiments à deux étages et des constructions à un étage couvertes de sheds. Après avoir été l'une des plus importantes entreprises textiles de la fin du XIXe siècle, l'usine connaît le déclin du secteur après la Seconde Guerre mondiale et ferme vers 1980. Les ateliers sont détruits en 1987 et remplacés par une surface commerciale ; le bâtiment d'origine est alors abandonné et menacé de démolition. Inscrite à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1988, la Maison Blech fait l'objet d'un projet de réhabilitation entrepris en 1998 : les élévations extérieures ont été restaurées et la distribution intérieure entièrement remaniée.