Maison bleue à Angers en Maine-et-Loire

Patrimoine classé Maison d'architecte Immeuble

Maison bleue à Angers

  • 25 Rue d'Alsace
  • 49000 Angers
Maison bleue à Angers
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Maison bleue à Angers
Crédit photo : Sémhur (talk) - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures de l'immeuble, les halls et cages des deux escaliers, les distributions et décors intérieurs des appartements d'angle des premier et quatrième étages (cad. BV 180) : inscription par arrêté du 5 mars 1998 ; Les parties suivantes de la Maison bleue : l'ensemble des façades et toitures, les parties communes, à savoir les halls, y compris le vestibule de la rue d'Alsace, et les cages des deux escaliers, l'appartement d'angle du premier étage en totalité, sises 25 rue d'Alsace et 10 boulevard du Maréchal Foch, telles que délimitées en rouge sur le plan annexé à l'arrêté (cad. BV 180) : classement par arrêté du 15 novembre 2019

Origine et histoire de la Maison bleue

La Maison Bleue est un immeuble d'habitation d'Angers remarquable pour l'important décor en mosaïque qui couvre sa façade. Conçu par l'architecte Roger Jusserand, l'édifice a été réalisé en béton armé sur des plans datés de 1927 ; les sources indiquent un achèvement à la fin des années 1920 (1928–1929 selon les mentions). Commandité par un maître d'ouvrage nommé Crêteaux (les sources citent Albert ou Gabriel Crêteaux), il fut exécuté par les entrepreneurs associés Fraillon, Durand et Lemare. La décoration en mosaïque est l'œuvre d'Isidore Odorico, et la signature des différents protagonistes ainsi que la date apparaissent à deux reprises, rue d'Alsace et boulevard du Maréchal‑Foch, au niveau de l'entresol. Des ferronniers nantais, Trébuchet et Saupin, ont fourni des éléments métalliques, tandis qu'un portail en fer forgé sur la rue d'Alsace a été restitué récemment ; un portail comparable sur le boulevard a disparu. Un décor de vitrine pour le magasin « Eddy », réalisé par l'architecte André Mornet lors de l'achèvement, n'existe plus. L'immeuble comporte huit niveaux habitables et un sous‑sol ; il est présenté dans les sources comme le premier immeuble de la ville doté d'un ascenseur. Sa façade, l'une des plus vastes couvertes de mosaïque dans le style Art déco, fait de la Maison Bleue un ensemble décoratif exceptionnel. Les matériaux employés pour les décors extérieurs et intérieurs sont le grès cérame, les émaux de Briare et la pâte de verre, qui forment un dégradé chromatique allant d'un ocre beige au rez‑de‑chaussée à un bleu outremer aux derniers étages. Les étages de couronnement sont ornés de frises, de volutes dorées, de faisceaux et de motifs en craquelure, soulignés par des balcons dorés. L'intérieur est lui aussi largement mosaïqué, du sol au plafond, avec des dominantes de bleu, vert et or ; les halls d'entrée et certaines salles de bains présentent des scènes décoratives, notamment des fresques de perroquets. Les cages d'ascenseur, les rambardes d'escalier et les balcons présentent un travail de ferronnerie aux formes géométriques vives et pans coupés, caractéristiques de l'Art déco. Jusserand aurait puisé des idées auprès d'H. Sauvage et la forme en gradin de l'immeuble rappelle une expérience architecturale menée rue Vavin à Paris. Selon les travaux d'Hélène Guéné et d'autres études sur Odorico, la Maison Bleue occupe une place particulière dans l'histoire de l'art décoratif européen. L'édifice fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 5 mars 1998 et certaines parties ont été classées le 15 novembre 2019. Pour approfondir, on peut consulter notamment l'ouvrage de Sevak Sarkissian, La Maison bleue (Imago et CAUE de Maine‑et‑Loire, 2002).

Liens externes