Maison Coilliot à Lille dans le Nord

Patrimoine classé Maison classée MH Bâtiment Art Nouveau

Maison Coilliot à Lille

  • 14 Rue de Fleurus
  • 59000 Lille
Crédit photo : Under - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures des bâtiments sur rue et sur cour sis aux n°s 13, 15, 17, rue Fabricy, et, en totalité, les rez-de-chaussée, premier et deuxième étages des mêmes bâtiments avec leurs décors intérieurs, et les ateliers (cad. OS 145) : inscription par arrêté du 13 mai 2009

Origine et histoire de la Maison Coilliot

L'immeuble dit maison Coilliot, réalisé par Hector Guimard, se situe au 14 rue de Fleurus à Lille et fait partie d'un ensemble qui s'étend jusqu'à la rue Fabricy (13-17). Dès 1862, Jean-Baptiste Coilliot possédait au n°12 une habitation avec dépôt de matériaux; à sa mort, son fils Louis prit la suite et acquit le n°14 ainsi que des parcelles arrière, l'ensemble couvrant 744 m². À partir de 1895, Louis Coilliot fit édifier une série de bâtiments comprenant son habitation, un magasin de vente et des locaux de stockage. Entrepreneur en céramique et fournisseur régional de la maison Gillet, il souhaitait lancer le procédé de la lave émaillée et confia à Hector Guimard, rencontré en 1897 à l'exposition « La céramique et tous les arts du feu », la réalisation d'une façade publicitaire pour le nouveau siège. La maison, qui associe un espace commercial au rez-de-chaussée et un logement sur trois niveaux, fut construite entre 1898 et 1900. À l'arrière furent bâtis des écuries, un entrepôt et un immeuble de rapport donnant sur la rue Fabricy, réalisés en béton armé selon la technique de l'entreprise Hennebique. Classée monument historique le 16 mars 1977, la maison et les bâtiments arrière ont vu l'inscription au titre des monuments historiques du 13 au 17 rue Fabricy le 13 mai 2009, après la cession des arrière-bâtiments en juillet 2008 et l'intervention de l'association Renaissance du Lille Ancien; l'immeuble du 13 au 17 rue Fabricy a été entièrement restauré en 2011. Construite en pierre de taille, brique, lave, fer forgé et céramique, l'habitation présente une double façade asymétrique sur une parcelle biaise, avec une façade urbaine alignée sur la rue et une façade domestique perpendiculaire, séparées par une superposition de balcons et la loggia du bel étage. La façade est encadrée de plaques de lave émaillée verte et surmontée d'un fronton et d'une toiture-pignon en bois; le bâtiment donnant sur la rue Fabricy adopte un aspect plus classique, le rez-de-chaussée à bossages en ciment étant peint et l'élévation habillée de briques vernissées ornée de cartouches de céramique. L'intérieur conserve un hall d'entrée considéré comme un chef-d'œuvre de Guimard, où sa signature se lit sur des boutons de porte moulés à l'empreinte de sa main fermée. Les deux pièces de réception du bel étage ont gardé leurs cheminées et le meuble-bahut qui les encadre. Au rez-de-chaussée de la partie rue Fabricy se trouvent les vestibules de deux escaliers : celui du n°13 mène par une galerie au premier étage et au bâtiment de fond de cour, celui du n°17 donne accès aux habitations de la rue Fabricy. Le grand salon abrite une importante cheminée en céramique de Longwy de style néo-Renaissance, ornée de la salamandre de François Ier sur le manteau et de niches surmontées de dais ayant autrefois abrité des figures féminines; la cheminée du premier étage porte des décors polychromes tandis que celle du second est monochrome. Le grand salon présente également des vitraux et un lambris bas en carreaux de céramique de Longwy représentant, par alternance, deux types de mousquetaires et quatre figures féminines symbolisant les saisons; l'ensemble des espaces de circulation est décoré de carreaux de céramique. À l'arrière, les ateliers sont reliés par une vaste plate-forme à l'allure de paquebot, réalisée en béton armé au-dessus de l'entrepôt. Le site est desservi par la station de métro République - Beaux-Arts.

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