Origine et histoire 
La Maison Alexandra David‑Néel, dite Samten Dzong (« forteresse de la concentration », traduite aussi par « forteresse de la méditation »), est un musée et centre d'interprétation consacré à l'écrivaine orientaliste, installé dans sa résidence de Digne‑les‑Bains, avenue du Maréchal‑Juin. Alexandra David‑Néel acheta cette maison en 1928 à son retour d'Extrême‑Orient et y vécut jusqu'à sa mort en 1969, y rassemblant de vastes collections d'objets asiatiques. La demeure a été agrandie à cinq reprises ; quatre ans après l'achat elle fit notamment ajouter des pièces, une tour et des toits‑terrasses, conférant à l'ensemble un aspect anglo‑tibétain. Elle y vécut avec Aphur Yongden, guide sikkimais devenu son fils adoptif en 1929, qui y est décédé en 1955. C'est dans cette maison qu'elle rédigea de nombreux récits de voyage, des essais sur le bouddhisme et des articles de presse. Alexandra David‑Néel a légué la propriété, ses droits d'auteur et son fonds d'archives — manuscrits, photographies et objets asiatiques — à la ville de Digne‑les‑Bains. Marie‑Madeleine Peyronnet, entrée en 1959 comme secrétaire particulière, l'accompagna jusqu'à la fin de sa vie et hérita du droit d'habiter Samten Dzong ; elle poursuivit l'édition des écrits de David‑Néel et, en 1977, participa à la création de l'Association Fondation Alexandra David‑Néel pour développer le musée et enrichir ses collections. À l'occasion du cinquantième anniversaire de la disparition de l'écrivaine, la ville a engagé des travaux de restauration ; une étude chronostratigraphique réalisée en 2018 a permis de retrouver les couleurs d'origine, restituées lors des interventions menées de septembre 2018 à mai 2019. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1996, labellisé « Patrimoine du XXe siècle » et « Maison des illustres », reconnu musée de France en 2016 et membre de la Fédération nationale des maisons d'écrivains et des patrimoines littéraires depuis 2007. Au rez‑de‑chaussée, un vestibule aux couleurs vives, orné de calligraphies chinoises, ouvre sur la salle que David‑Néel appelait « la chambre d'un grand lama tibétain », où sont exposées ses collections du Japon, du Tibet et de Chine. À l'étage se trouvent sa petite chambre, surnommée « le trou », et le bureau où elle écrivit une partie de son œuvre tardive ; les pièces conservent leur agencement et leur mobilier d'époque, donnant l'impression d'un lieu habité. Le 14e dalaï‑lama a visité Samten Dzong le 15 octobre 1982 — y rencontrant Christian Delorme, inaugurant le 16 octobre une stèle à la mémoire d'Alexandra David‑Néel et de Lama Yongden et tenant une conférence de presse — puis il est revenu du 21 au 26 mai 1986. Un monument commémoratif en bronze représentant les deux lions des neiges, emblème du Tibet, a été inauguré devant la maison le 1er octobre 2000 par le moine Palden Gyatso. L'actrice Dominique Blanc s'est rendue à Samten Dzong en septembre 2010 pour préparer son rôle dans le film Alexandra David‑Néel — J'irai au pays des neiges. La bande dessinée Une vie avec Alexandra David‑Néel, de Fred Campoy et Mathieu Blanchot, s'inspire du livre de Marie‑Madeleine Peyronnet Dix ans avec Alexandra David‑Néel, dont le troisième tome est paru en 2018.