Origine et histoire
La maison d'arrêt du Puy-en-Velay est un établissement pénitentiaire situé au 37 boulevard du Président-Bertrand, unique dans le département de la Haute-Loire. Elle dépend de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Lyon et relève, sur le plan judiciaire, du tribunal judiciaire du Puy-en-Velay et de la cour d'appel de Riom. Construite entre 1880 et 1897, elle illustre l'application des principes d'isolement du XIXe siècle. Conçue sur un plan en T, l'ensemble réserve le dernier niveau à une chapelle formant un vaisseau sous charpente. La chapelle conserve un dispositif destiné à permettre aux détenus d'assister aux offices sans communiquer entre eux : 46 stalles de bois numérotées disposées en hémicycle, des joues latérales entre chaque stalle et une vue strictement limitée à l'autel. Sa charpente métallique, réalisée par Gustave Eiffel, ainsi que les stalles et la tribune sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 12 février 1987. Bien que n'étant plus utilisée pour le culte, la chapelle s'ouvre parfois au public lors des Journées européennes du patrimoine. Dans sa configuration originelle, trente-huit cellules pour hommes étaient réparties sur deux niveaux desservis par des galeries intérieures éclairées par des verrières, et huit cellules étaient destinées aux femmes desservies par un couloir. Installée en centre-ville et mitoyenne d'habitations privées, la maison d'arrêt s'étend sur 965 m2 et ne dispose d'aucun mirador. Aujourd'hui, l'établissement comprend un bâtiment administratif et un bâtiment unique de détention comportant un quartier « Maison d'arrêt Hommes » de 27 places, séparant prévenus et condamnés, et un quartier « Semi-liberté Hommes » de 4 places, soit une capacité réglementaire de 31 places pour des détenus majeurs hommes. Le taux d'occupation enregistré le 1er février 2022 était de 158,1 % avec 49 détenus présents. Dans son rapport annuel 2022, le contrôleur général des lieux de privation de liberté relève que la maison d'arrêt est l'un des établissements les plus surpeuplés de France et le plus surpeuplé de la région Auvergne-Rhône-Alpes, avec un taux d'occupation de 203,7 % pour le quartier « Maison d'arrêt Hommes ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'établissement fut utilisé par le régime de Vichy pour détenir des résistants. Dans la nuit du 24 au 25 avril 1943, vingt-six maquisards condamnés par le régime s'évadèrent avec l'aide d'un commando de résistants, notamment des FTP et du Front national. Une seconde évasion, organisée dans la nuit du 1er au 2 octobre 1943 dans des conditions similaires, permit la fuite de 81 détenus, dont certains avaient déjà participé à la première tentative ; ces événements figurent parmi les plus importantes évasions de prisonniers politiques homologuées. Parmi les détenus notables, les députés communistes Lucien Midol et François Billoux furent incarcérés en 1941 avant d'être transférés au bagne de Maison-Carrée en Algérie, tandis qu'Albert Demazière participa à l'évasion d'octobre 1943. Sur le plan de la réinsertion, un concours de cuisine a été organisé par la direction interrégionale des services pénitentiaires de Lyon en 2019 entre détenus du Puy-en-Velay, de Bonneville et de Moulins-Yzeure, bénéficiant du coaching du chef Michel Portos ; le projet a été reconduit en 2020 avec la participation du centre pénitentiaire de Riom et les finales des éditions ont eu lieu en 2021 à l'Institut Paul-Bocuse de Lyon. En mars 2016, des violences ont éclaté à la suite de fouilles de cellules : un surveillant a été agressé, des tentatives d'incendie ont été signalées et l'intervention des unités ERIS a été nécessaire.