Origine et histoire de la Maison d'éducation de la Légion d'honneur
Les bâtiments abbatiaux qui s'élèvent au flanc sud de l'église occupent l'emplacement de l'abbaye médiévale qu'ils ont remplacée, à l'exception de deux travées voûtées d'ogives dans le soubassement de l'extrémité de l'aile orientale. Les travaux, engagés en 1700 et poursuivis tout au long du XVIIIe siècle, ont été conduits d'après des dessins de Robert de Cotte conservés au Cabinet des Estampes et aux Archives nationales. La galerie nord et l'infirmerie ne furent achevées qu'après 1765, ainsi que le bâtiment renfermant l'hôtellerie et l'appartement du roi. L'ensemble a conservé le caractère de ses espaces monastiques : cloître, réfectoire et salle du chapitre gardent leur physionomie d'origine. L'intérieur présente de belles rampes d'escalier du XVIIIe siècle attribuées au religieux connu sous le nom de frère Denis. La seule adjonction du XIXe siècle est une salle des fêtes élevée au bas du parterre. Transformée en hôpital pendant la Révolution, l'abbaye fut affectée en 1809 par Napoléon Ier à la Légion d'honneur pour l'établissement d'une maison d'éducation. Saint-Denis fut inaugurée le 1er juillet 1811, inspectée par l'Empereur et accueillit ses premières élèves en 1812. Durant la Première Guerre mondiale, une bombe lancée d'un avion allemand explosa sur la maison le 30 janvier 1918. La maison et son parc ont été classés au titre des monuments historiques le 19 juin 1927. Le réfectoire conserve un grand tableau de Gaspard de Crayer, Le Martyre de saint Denis, saint Éleuthère et saint Rustique, classé au titre des objets le 19 juin 1906 et provenant autrefois du maître-autel du chœur d'hiver de la basilique. Aujourd'hui le cloître de l'ancienne abbaye abrite la maison d'éducation de la Légion d'honneur ; le site, fermé au public, se visite exceptionnellement lors des Journées du patrimoine et est parfois utilisé pour des tournages.
