Maison de campagne de Monseigneur de la Tour-d'Auvergne à Étrun dans le Pas-de-Calais

Maison de campagne de Monseigneur de la Tour-d'Auvergne

  • 62161 Étrun
Propriété privée ; propriété de la commune

Frise chronologique

Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
800
900
1000
1100
1200
1700
1800
1900
2000
800
Fondation de l'abbaye
1085
Fondation alternative de l'abbaye
1086
Nomination de Fulçende
1172
Revenus de l'abbaye
XVIIe siècle
Construction de la maison
1985
Inscription monument historique
1993
Inscription complémentaire
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Partie de l'oppidum gaulois compris dans la propriété ; vestiges de l'ancienne abbaye des Dames, maison du portier : façades et toitures, pignons nord-Est et sud-Ouest subsistants de la grange compris dans la ferme actuelle ; murs de soutènement des terrasses en terre-plein ; partie ancienne du mur d'enceinte avec ses six piliers à l'ouest ; vestiges et sol de l'ancienne abbaye ; maison de campagne : façades et toitures de la maison et des communs, portail Sud, les douze piliers (cad. A 307 à 314, 316, 319 à 322) : inscription par arrêté du 29 novembre 1985 ; Parcelles A 306 et 323 : inscription par arrêté du 26 février 1993

Personnages clés

Béatrix Princesse ayant fondé l'abbaye selon certaines sources.
Fulçende de Bourgogne Abbesse de l'abbaye d'Étrun de 1086 à 1126.
Gérard II Évêque de Cambrai ayant rétabli l'abbaye après sa ruine par les Normands.
Lambert Évêque d'Arras ayant obtenu la confirmation des privilèges de l'abbaye par le pape Pascal II.
Marie XI Henriette-Constance de Beauffort de Lassus Dernière abbesse de l'abbaye d'Étrun de 1789 à 1790.

Origine et histoire

La maison de campagne de Monseigneur de la Tour-d'Auvergne occupe l'emplacement des anciens remparts d'un oppidum gaulois et fait partie de la propriété des Dames d'Étrun. L'abbaye des Dames d'Étrun, dédiée à Notre-Dame et soumise à la règle bénédictine, voit sa fondation attribuée par certaines sources à la princesse Béatrix vers 800, tandis que d'autres la situent en 1085. Édifiée sur un ancien oppidum, l'abbaye a donné naissance à des toponymes tels que Strumen, Estreu, Estrum et Parthenon Strumensis. Elle fut ruinée par les Normands puis rétablie par Gérard II, évêque de Cambrai (1076-1092). En 1086, Fulçende — fille du duc de Bourgogne — devint abbesse; elle mourut le 5 août 1126 et, avec vingt et une femmes de vieille noblesse, dota la maison. Lambert, évêque d'Arras, obtint la confirmation des privilèges de l'abbaye par le pape Pascal II. Les religieuses n'étaient pas cloîtrées et prononçaient des vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance. En 1172, les revenus de l'abbaye s'élevaient à 22 000 livres. Le lieu était également réputé pour ses sources d'eau chaude, qui se perdaient dans la Scarpe. La propriété, qui comprend une partie de l'oppidum gaulois, conserve des vestiges de l'ancienne abbaye des Dames et a été inscrite au titre des monuments historiques par les arrêtés des 29 novembre 1985 et 26 février 1993. Une succession d'abbesses est documentée, la liste complète figurant notamment dans l'ouvrage de Nicolas Viton de Saint-Allais et dans Gallia Christiana ; elle débute avec Fulgende de Bourgogne (1086-1126) et s'étend jusqu'à Marie XI Henriette-Constance de Beauffort de Lassus (1789-1790). Pour approfondir, on peut consulter B. Lesueur de Moriamé, Histoire d'Étrun : l'abbaye, la commune (Arras, 1899), disponible en texte intégral sur LillOnum.

Liens externes