Origine et histoire de la Maison de François Ier
La maison dite de François Ier, également appelée demeure Chamoncel, est l'une des rares maisons du XVIe siècle à Saint-Étienne et témoigne du développement de la ville à cette époque. L'édifice est composé de deux maisons accolées : la plus ancienne, à façade à pans de bois, remonte au XVe siècle; elle a été agrandie au siècle suivant par une demeure en grès houiller et pierre de taille liée à Étienne Colomb, propriétaire en 1515. Un second bâtiment, séparé par une cour et relié par des galeries aux étages, a été édifié à l'arrière ; l'ensemble est desservi par un escalier à vis. La construction en grès houiller est présentée comme une marque de reconnaissance au pouvoir suzerain et témoigne d'une maîtrise architecturale et décorative. La façade principale présente une élévation d'inspiration gothique tandis que l'influence de la Renaissance apparaît dans des médaillons extérieurs et, surtout, dans le décor intérieur, avec des plafonds à caissons et une cheminée monumentale. Certains plafonds sont à la fougère, motif local, et une poutre du premier étage porte la date de 1547. Cette date, année de la mort de François Ier, a valu à la maison son nom usuel. L'ensemble de façades, incluant la façade à pans de bois de la maison voisine et les maisons n°7 et 9 de la place Boivin datées de la fin du XVIIe siècle, illustre les différentes étapes de l'évolution du bâti dans ce quartier, noyau primitif de la ville. L'édifice est mentionné sur le plan de mandement de Saint-Priest en 1767; l'étude des terriers antérieurs (Cellion 1582, Paulat 1515) permet d'identifier Claude Chamoncel comme propriétaire en 1582, d'après son testament conservé aux Archives départementales. Au XVIIIe siècle, la maison appartient à Barthélemy Noir; d'autres notables puis des commerçants et artisans lui succèdent. À la fin du XIXe siècle, des commerces occupent le rez-de-chaussée; des chambres sont aménagées aux étages et la demeure accueille de nombreux immigrés. En 1910, elle appartient à Jean Cognet et à Madame Louis Maréchal née Cognet; en 1912, à André Ribeyron, négociant en rubans. En 1976, l'édifice appartient à un boucher qui installe des chambres froides à l'arrière. La Ville achète l'immeuble en 1994, le fait étayer et engage plus de vingt ans d'études archéologiques et de restaurations. La maison est inscrite à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1949 et classée en totalité en 1998. Après restauration, le rez-de-chaussée accueille, depuis 2021, la Maison du patrimoine et des lettres, qui présente l'histoire et l'architecture de Saint-Étienne. Parmi les éléments remarquables figurent l'escalier dans la cour, le premier étage conservé et le plafond à la fougère portant la date de 1547.