Origine et histoire de la Maison de Jean Cocteau
La maison à tourelles dite maison Jean Cocteau, située à Milly-la-Forêt (Essonne), est une demeure-musée du XVIIIe siècle de style Louis XIII entourée d’un domaine de deux hectares comprenant jardins, verger et parc boisé, labellisé « Maisons des Illustres ». Elle fut le domaine du poète et artiste Jean Cocteau, qui y écrivit une part importante de son œuvre. La façade sur rue et la toiture correspondante ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1969.
En 1947, Jean Cocteau acheta avec l’acteur Jean Marais la « Maison du Bailli », ancienne dépendance du vieux presbytère Henri IV et du château de Milly-la-Forêt, dont les douves forment un cours d’eau traversant la propriété. Il transforma le grenier en atelier d’été pour le pastel et la tapisserie ; en 1955 il y conservait une boîte de 680 pastels, cadeau de Francine Weisweiller, et réalisa des cartons de tapisseries pour la manufacture d’Aubusson. Cocteau y vécut pendant dix-sept ans, d’abord occasionnellement, puis définitivement lorsqu’il se lia avec Édouard Dermit, et y créa de nombreuses œuvres. Il y mourut le 11 octobre 1963 et repose dans la chapelle Saint-Blaise-des-Simples, toute proche, qu’il avait décorée.
Édouard Dermit, fils adoptif de Cocteau, hérita de la demeure, l’habita et conserva les œuvres jusqu’à sa disparition en 1995 ; son fils Stéphane devint ensuite conservateur du lieu. En 2002, l’homme d’affaires et mécène Pierre Bergé, président de l’Association Maison de Jean Cocteau à Milly-la-Forêt, acquit la demeure avec l’appui du conseil général de l’Essonne et du conseil régional d’Île-de-France, puis lança une campagne de rénovation de 2005 à 2010 pour un montant de cinq millions d’euros. Le musée fut inauguré par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et ouvert au public le 24 juin 2010.
La maison se compose de trois pièces principales — le grand salon au rez-de-chaussée, la chambre et le bureau au premier étage — restées telles que Cocteau les a laissées, avec meubles, objets de décoration, photographies, manuscrits, lettres et journaux. Une salle d’exposition temporaire de 100 m² accueille des expositions renouvelées à chaque saison. Des ressources en ligne et des notices documentent la maison, notamment le site officiel, la base Mérimée, des notices d’autorité (VIAF) et une galerie sur Wikimedia Commons. Une référence bibliographique citée est l’article « Demeures et jardins de France. Du côté de Milly-La-Forêt » paru dans Plaisir de France, n° 201, juin 1955.
