Origine et histoire de la Maison de l'Annonciation
La maison Renaissance dite de l'Annonciation présente deux façades sur la place, organisées en trois étages superposés et prolongées à l'angle par une tourelle en poivrière percée d'ouvertures à fronton et appuyée, à sa base, sur un cul-de-lampe cannelé. Les étages sont séparés par une triple corniche et percés de doubles fenêtres à meneaux en bois, ornées de moulurations de type Renaissance avec des pilastres dont les chapiteaux évoluent du dorique au ionique, puis au corinthien au troisième étage. Entre le cul-de-lampe et la première fenêtre de la tour, une sculpture en pierre représente l'Annonciation, qui a donné son nom à la maison. L'édifice résulte au milieu du XVIe siècle du rassemblement parcellaire de trois maisons à pan de bois, probablement antérieures, comme le suggèrent la forme des abouts de solives. Cette opération d'édification est attribuée à François Dardenne, apparenté à Jean-Imbert Dardenne, déjà lié à d'autres constructions locales. François apparaît dans les sources comme propriétaire à partir de 1551 et transmet la demeure par testament en mai 1555 à son neveu Johan Dardenne. Le programme de construction, ambitieux par son emprise au sol et ses sept niveaux, a été réalisé très rapidement, en au plus quatre ans. Il est possible que Johan ait complété le projet après 1555, notamment pour la tour d'angle dont les frontons triangulaires et le bas-relief de l'Annonciation témoignent d'un langage plus classique que celui des façades sculptées. Dans le cadastre napoléonien, la maison apparaît globalement telle qu'elle est aujourd'hui, si l'on excepte le percement ultérieur de la rue Eugène Viala et la présence probable de constructions adossées au rez-de-chaussée de l'élévation sud. À cette époque, le propriétaire est le magistrat Jean-André Boisse, dont le nom reste attaché à la demeure, également appelée maison Boisse.