Origine et histoire de la Maison de l'apothicaire Simon Poisson
Cette maison fut reconstruite pour le "marchand maître apothicaire" Simon Poisson, qui figure parmi les fournisseurs de l'hôpital Saint-Jean selon une source. Il avait acquis le logis précédent le 29 novembre 1575, acte notarié conservé aux archives de l'abbaye du Ronceray (notaire Mathurin Lepeletier, Archives départementales de Maine‑et‑Loire, 254 H 544). La façade du nouveau logis porte la date 1582, les initiales S et P et un poisson couronné en emblème, ainsi que des figures allégoriques représentant la Science, la Magnificence, l'Amitié et la Libéralité (étudiée dans la base Palissy). L'édifice resta dans la même famille jusqu'au 15 avril 1641, date de sa vente par deux descendants anoblis et introduits dans la magistrature, Simon, conseiller à la prévôté, et Renée, épouse de l'avocat René Esliz (Archives départementales de Maine‑et‑Loire, 254 H 542). Des réaménagements furent réalisés dans la première moitié du XIXe siècle, notamment les cheminées et le balcon du premier étage. À cette époque, le pan de bois de la façade à ce niveau fut repris : les décharges croisées en losange furent remplacées par une grille de poteaux verticaux, avec une simulation peinte en brun du motif d'origine. La transformation de la cour en arrière-boutique et la réfection de la première volée de l'escalier sont intervenues plus tard, vers 1900. Le sous-sol a peut-être été refait à la même période : un plafond en partie à poutres bois et en partie à entrevous a remplacé la voûte en berceau encore observable sous la cour. Une première rénovation intérieure en 1980 entraîna la suppression de la cheminée du premier étage. La restauration de la façade sur rue au milieu des années 1990 a consisté à dégager les bois de leur peinture brune du XIXe siècle. Simultanément, une rénovation des arrières a conduit au ravalement complet de l'élévation postérieure et à la suppression de l'escalier en vis et de la cour arrière au profit du square Jean‑de‑l'Étoile. Les derniers travaux intérieurs relatifs au local commercial, où la boutique d'antiquités a été remplacée par un commerce de vin, remontent à 2001.