Origine et histoire de la Maison de l'Aumône
La Maison dite de l'Aumône a donné son nom à l'îlot où elle se situe, appelé Île de l'Aumône. Elle servait à la cuisson et à la distribution du pain aux pauvres sous l'autorité du chapitre Saint-Just. L'origine de cette institution n'est pas clairement établie, mais elle est attestée dès 1453. La maison fut vendue comme bien national à la Révolution. La partie occidentale a été entièrement démolie puis reconstruite ; le principal vestige est une tourelle d'escalier, placée à droite de la cour en entrant. Construite sur plan octogonal, cette tourelle présente cinq de ses faces dégagées. L'intérieur, de plan circulaire, renferme un escalier en vis à noyau plein dont chaque marche est évidée près du noyau ; la succession de ces évidements forme une rainure spirale. L'échappée atteint 3,10 m et les dessous de marches sont chanfreinés. La tourelle comprend trois étages. Au rez-de-chaussée s'ouvre une porte sous un arc en anse de panier ornée de moulures à pénétrations ; une archivolte de profil flamboyant retombe sur deux corbeaux sculptés aux décors animaliers aujourd'hui dégradés. Au-dessus, un encadrement rectangulaire, lui aussi porté par deux corbeaux sculptés, abritait un cartouche brûlé, remplacé par une ferrure provenant de l'ancien puits : un monogramme en fer forgé marquant l'année 1661. Sur la face latérale de la tourelle, à hauteur du premier étage, une fausse fenêtre porte un personnage en haut-relief : une femme de trois quarts qui paraît offrir le pain posé dans sa tunique et le retenir de la main gauche, figure de l'aumône ou de la Charité. L'aumônerie désigne l'édifice abritant les services d'une charge ecclésiastique consacrée à la distribution de l'aumône, ou le bâtiment d'une abbaye destiné à cette fonction. Nombre d'aumôneries furent implantées du XIIe au XVIIe siècle auprès d'abbayes, d'églises ou de fiefs laïques ; beaucoup ont ensuite changé de vocation ou disparu, ne subsistant parfois que dans des toponymes.
