Origine et histoire de la Maison de Pauline Jaricot
La maison de la Bréda, dite maison Pauline Jaricot ou maison de Lorette, est une demeure de plaisance du début du XVIe siècle située dans le 5e arrondissement de Lyon. Construite vers 1520 par Pierre Burbenon sur les vestiges d’un bâtiment du XIVe siècle, elle est considérée comme le dernier témoignage des « maisons collines » édifiées à la fin du XVe et au début du XVIe siècle en belvédère sur la ville. La maison conserve des éléments architecturaux anciens, notamment des plafonds à couvre-joints, des ouvertures à modénature et des peintures murales; les aménagements du XIXe siècle illustrent l’action de Pauline Jaricot, fondatrice de l’Œuvre de la Propagation de la Foi. Agrandie au XVIIIe siècle, la demeure fut achetée en 1832 à la famille Frèrejean par Pauline Jaricot, qui la rebaptisa « maison de Lorette » en souvenir de son séjour à Loreto et y installa ses œuvres catholiques, la Propagation de la foi et le Rosaire vivant. Elle fit construire une montée conduisant à la basilique de Fourvière, aujourd’hui nommée montée Cardinal Louis-Marie Billé, et fit édifier une chapelle dédiée à sainte Philomène, inaugurée en novembre 1839; Pauline Jaricot y mourut en 1862. Selon la tradition liée à la chapelle, Pauline aurait été miraculeusement guérie en 1835 lors d’un pèlerinage sur la tombe de sainte Philomène à Mugnano del Cardinale, et elle obtint en 1837 l’autorisation du culte auprès du pape Grégoire XVI. La chapelle abrite une châsse contenant les ossements de saint Pierre Lê Tuy, prêtre martyr du Viêt Nam (1773-1833), et le cardinal Billé y célébra sa dernière messe en janvier 2002. La propriété fut rachetée en 1975 par les Œuvres pontificales missionnaires qui en firent un lieu de mémoire, de prière et d’accueil en accès libre, et l’accueil est assuré depuis 2021 par les sœurs de la Famille Missionnaire de Notre-Dame. Classée au titre des Monuments historiques le 10 février 2004, la maison et ses annexes ont fait l’objet d’une restauration conduite entre 2002 et 2005 par Didier Repellin, architecte en chef des Monuments historiques. Aujourd’hui, la maison de la Bréda conserve son intérêt architectural et sa vocation mémorielle liée à Pauline Jaricot et à ses œuvres.
