Origine et histoire
La maison de la Gourgauderie, située à Saint-Germain-les-Belles (Haute-Vienne), est un logis rural aux états de construction datés du XVIIe et du XVIIIe siècle. L’édifice principal se présente sous la forme d’un corps de logis rectangulaire, couvert d’une toiture à quatre pans en tuiles plates brunies ; la façade nord est aveugle et un hangar est accolé à la façade sud. D’après les détails architecturaux, le rez-de-chaussée appartiendrait au XVIIe siècle et le premier étage au XVIIIe siècle. Le bâtiment comprend une cave voûtée et un caveau ; au rez-de-chaussée figuraient quatre appartements et deux offices, au premier étage neuf chambres et cabinets, et un grenier au-dessus. L’organisation intérieure comportait un vestibule desservant les pièces principales, une aile gauche avec une grande cuisine et un garde-manger ouvrant sur la salle à manger ornée de boiseries, et une aile droite composée d’un salon présentant, dans un renfoncement, une estrade destinée à un orchestre. Le premier étage se divisait en quatre appartements, chacun avec une chambre, un cabinet et une pièce d’eau ; l’étage était à colombage tandis que le rez-de-chaussée était en pierre. Un passage dissimulé, depuis la cave, permettait de rejoindre l’ancien donjon de Saint-Germain-les-Belles. Deux grandes cheminées de granit de style classique, aux armes des Pinaud, ornaient la cuisine et la grande pièce qui servait de chambre-salon ; la cuisine comportait également un vaisselier ancien encastré. Le chemin d’accès, la cour pavée de larges dalles et une fontaine à large margelle figuraient parmi les éléments externes décrits dans un article de 1952, qui évoquait aussi une esplanade dominant une vallée étroite et un ruisseau, ainsi qu’un versant planté d’une châtaigneraie. Au XVIIe siècle la maison appartenait à la famille Pinot ; par alliance elle passa en 1684 à la famille Doudinot, propriétaire jusqu’en 1808. En 1808 la propriété fut acquise par le général Joseph Souham (1760-1837), comte d’Empire ; elle fut qualifiée de « château » en 1815 et appelée simplement « Gourgauderie » par les habitants. À la mort du général, sa fille Marie-Joséphine, duchesse d’Elchingen, vendit la maison par adjudication à un avocat de Limoges, Léonard Peyronnet ; en 1870 elle fut achetée par François Gavinet, puis transmise par succession en 1909 à la famille Gadaud, descendante de l’acquéreur de 1870. La propriété passa ensuite à Monsieur Gérard Souham. La demeure n’est plus habitée depuis 1973 et son état sanitaire est extrêmement dégradé ; les éléments liés à la présence du général Souham ont été irrémédiablement perdus, privant la maison d’une partie de sa valeur patrimoniale. Inscrite aux Monuments historiques par arrêté du 27 février 1992, cette inscription a été abrogée par arrêté du 25 août 2014 en raison de la vétusté du bâtiment et du projet avorté d’y installer un musée consacré au général.
