Maison de maître de la Charpenterie à Cornillé-les-Caves en Maine-et-Loire

Patrimoine classé Maison classée MH

Maison de maître de la Charpenterie à Cornillé-les-Caves

  • 2-4 Rue de la Charpenterie
  • 49140 Cornillé-les-Caves
Maison de maître de la Charpenterie à Cornillé-les-Caves
Maison de maître de la Charpenterie à Cornillé-les-Caves
Maison de maître de la Charpenterie à Cornillé-les-Caves
Maison de maître de la Charpenterie à Cornillé-les-Caves
Crédit photo : Cdelamartiniere - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété d'une société privée

Période

1er quart XIXe siècle

Patrimoine classé

La tour d'observation en totalité ; les façades et toitures de la maison de maître et de ses dépendances ; les deux communs encadrant la maison ; les pavillons d'angle de la tour nord ; les murs de clôture de la cour nord, avec leurs trois portails ; les murs de soutènement de la terrasse sud avec son grand escalier ; les sols d'assiette du grand axe nord-sud (la grande allée entre la tour d'observation et la maison de maître ; la grande allée entre la maison de maître et le bois du domaine ; la cour nord et la terrasse sud ; les parcelles, au sud, de l'ancien jardin, avec son bassin circulaire, et de l'ancien verger, telles que délimitées sur le cadastre de 1830) (cad. AC 88, 89, 93, 94 ; B 276, 281) : inscription par arrêté du 1er mars 2007

Origine et histoire de la Maison de maître de la Charpenterie

La maison de maître de la Charpenterie, située à Cornillé-les-Caves (Maine-et-Loire), est un édifice néo-classique construit en 1820 par Florent-Auguste-Amant Lemercier-Lepré. Issu d’une famille bourgeoise d’Angers, il hérita de terres sur la paroisse de Cornillé, dont la closerie de la Charpenterie, et fit raser les bâtiments antérieurs pour y édifier sa maison familiale. Le nom de l’architecte n’est pas connu, mais le parti adopté reprend le modèle des hôtels particuliers parisiens „entre cour et jardin”, diffusé en province avec un certain retard. Le bâtiment présente un corps central en légère saillie surmonté d’un fronton et des façades rythmées par de grandes baies alignées dont l’échelle se réduit en montant, conférant à l’élévation une impression de majesté. Deux ailes détachées abritent les dépendances (garage à gauche, écurie à droite) ; la disposition matérielle est ici singulière : seul le corps central est en pierre de taille, tandis que les parties latérales sont enduites sur moellons, alors que les façades des dépendances retrouvent la pierre de taille et les frontons, créant un effet de résonance proche d’un décor de théâtre. La cour d’honneur s’organise autour de trois grands portails ouvrant sur des avenues orientées selon les points cardinaux et flanquée de deux pavillons d’angle inscrits dans une stricte symétrie. La façade sud reprend presque intégralement la partie nord, la seule différence notable étant le bandeau droit de la porte-fenêtre du premier étage, sans doute destiné à mieux éclairer la chambre du maître. Profitant de la déclivité du terrain, l’architecte a aménagé une grande terrasse encadrée par les ailes ; l’aile est abritait un salon de billard. Le jardin conserve le bassin central et, dans l’axe de la maison, la lanterne de la tour s’élève au-delà de la lisière du bois. La construction utilise le tuffeau et l’ardoise, produisant un contraste marqué entre le sombre de l’ardoise et la teinte légèrement dorée du calcaire ; le tuffeau a aussi permis de sculpter une abondante ornementation des façades : colonnes et chapiteaux, frises de modillons, guirlandes et, sur le linteau de la porte-fenêtre du premier étage, trois couples de tourterelles et une tête de femme, élément autrefois complété par un voile aujourd’hui disparu. Ces décors ont conduit des spécialistes du patrimoine angevin à voir dans la Charpenterie une maison « dédiée à l’Amour ». Après la disparition de son fondateur, la maison resta longtemps inoccupée : Florent Lemercier-Lepré n’ayant eu qu’un fils mort-né, la propriété passa à son épouse puis fut vendue à Jules Charlery de la Masselière à la suite du décès de Florent le 3 janvier 1862. Le nouvel acquéreur, en conflit avec le voisinat, renonça à démolir la maison faute d’un devis acceptable ; il la condamna cependant en fermant ses issues et en plantant un rideau d’arbres, mesure qui contribua paradoxalement à sa conservation. Durant cette période d’abandon, des usages agricoles détournèrent certaines surfaces pour sécher des noix ou du tabac et le salon fut transformé en pressoir, laissant encore des traces d’usage sur le carrelage. Deux épisodes de réoccupation temporaires sont attestés : en 1905, des religieuses expulsées de l’école communale y furent relogées, et en juillet 1944 une unité allemande réquisitionna des maisons du village, contraignant la famille Charlery de la Masselière à s’abriter notamment à la Charpenterie jusqu’au retrait des troupes. Dix ans plus tard, Pierre de la Martinière et son épouse Henriette Charlery de la Masselière entreprirent la restauration de l’ensemble, travaux qui se prolongèrent jusqu’à la fin des années soixante ; une seconde campagne de rénovation a eu lieu en 2005 sous l’égide des occupants actuels. L’édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 2007.

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