Origine et histoire de la Maison de maître de la Masselière
La Masselière est une maison de maître néo-classique située à Cornillé-les-Caves (Maine-et-Loire), en Anjou, à proximité de la vallée de la Loire et des coteaux du Baugeois. Elle a été édifiée à partir de 1821 et s’inscrit dans un domaine composé de bois, de terres arables et de zones humides, habité et géré depuis plus de quatre cents ans par une même famille. Le domaine associe une bourgeoisie urbaine propriétaire des terres, des fermiers qui les exploitent et le village dont il constitue une composante importante. Depuis le XIIIe siècle, le territoire de Cornillé-les-Caves était partagé entre les abbayes du Perray-neuf et du Ronceray ; à côté de ces domaines ecclésiastiques existaient des terres bourgeoises. La terre de la Masselière appartenait autrefois à la famille Marquis, puis passa par les familles Le Tonnelier et Guilbault avant d’être détenue par les Charlery. Les Charlery occupèrent des offices, notamment au grenier à sel de la baronnie de Candé ; l’un d’eux, René François, est mentionné comme sénéchal et juge ordinaire civil et criminel. La Masselière constituait une sieurie roturière, sans droits seigneuriaux ; en 1559 la closerie et ses dépendances comprenaient neuf journaux de terre (environ 4 à 5 hectares) et neuf quartiers de vigne (environ un demi-hectare). À la première moitié du XIXe siècle, la conquête de la terre par la bourgeoisie renforça son statut social : l’acquisition d’une sieurie permettait d’ajouter le nom du lieu au patronyme, d’où l’usage du titre « sieur de la Masselière » dans les registres. Par mariages et transmissions, Claude Guilbault devint sieur de la Masselière en épousant Jaquine Le Tonnelier, puis Romain Charlery devint propriétaire en épousant Marie-Jeanne Guilbault ; Jules Charlery hérita de la Masselière et, par sa mère Henriette Guéhéry, des domaines de Maunaie (Le Guédéniau) et de Chartrené. Au XIXe siècle, le mariage restait le principal vecteur de position sociale pour les femmes, même si le patrimoine pouvait aussi leur être transmis. L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 2007.