Maison de Napoléon Bonaparte à Ajaccio en Corse-du-sud

Maison de Napoléon Bonaparte

  • 20000 Ajaccio
Maison de Napoléon Bonaparte
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Maison de Napoléon Bonaparte
Crédit photo : Jean-Pol GRANDMONT - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Maison de Napoléon Bonaparte : classement par arrêté du 23 avril 1924

Origine et histoire

La Maison Bonaparte, ancienne Casa Bozzi, a été construite au début du XVIIe siècle et comptait alors deux étages ; elle présentait trois niveaux au moment de la naissance de Napoléon. L'édifice comporte au rez-de-chaussée un vestibule à escalier desservant les étages, ainsi qu'une cuisine, des caves, des bûchers et des pièces de débarras ; le premier étage abrite un salon, une salle à manger, le cabinet de travail de Carlo Maria Buonaparte et la chambre où Napoléon est né. Une galerie, éclairée par six fenêtres sur rue et six ouvertures à balcon, donne sur une terrasse de plain-pied avec l'étage ; elle communique avec un fumoir, une chambre et un cabinet. Les deuxième et troisième étages présentent la même répartition et comprenaient des chambres ; la famille habitait les deux premiers étages durant l'enfance de Napoléon. Une partie du mobilier semble avoir été renouvelée par Joseph Bonaparte à son retour d'Italie. La maison est aujourd'hui un musée national à Ajaccio, axé davantage sur le patrimoine corse et l'histoire de la demeure que sur la seule biographie de l'empereur.

La Casa Bozzi appartenait aux Bozzi, l'une des familles féodales importantes de Corse, originaires du village de Guitera ; elle est devenue progressivement la propriété des Buonaparte par mariages et achats successifs. Le 20 décembre 1682 Giuseppe Buonaparte s'installa dans une partie de la maison à la suite de son mariage avec Maria Bozzi et reçut en dot la moitié de la casa, d'environ 160 m2, comprenant un rez-de-chaussée, six pièces réparties sur deux étages et un grenier ; l'autre moitié resta aux Bozzi. Au fil des générations, les parts furent partagées, rachetées et réorganisées entre membres de la famille ; don Luciano Buonaparte, notamment, entreprit des réparations importantes et acquit progressivement des pièces supplémentaires. En 1766 Maria Rosa Bozzi vendit sa part à don Luciano, la vente fut contestée puis réglée en 1773, ce qui permit à Carlo Maria Buonaparte d'entreprendre des travaux.

Le contexte politique influença l'histoire de la maison : le refus de la république de Gênes de reconnaître la noblesse des Buonaparte conduisit Carlo Maria à soutenir Pasquale de Paoli, puis à se rapprocher des autorités françaises ; Napoléon naquit le 15 août 1769 et Carlo Maria obtint l'acte de reconnaissance de la noblesse en 1771. En 1773 Carlo Maria loua un emplacement voisin et fit construire en 1774 une terrasse donnant sur la chambre de Napoleone ; une cabane de mathématiques fut installée en 1775 pour permettre à ce dernier d'étudier. Par des échanges successifs Carlo Maria acheta le premier étage sur lequel avait été édifiée la terrasse, avec interdiction de construire dessus, et ce n'est qu'en 1797 qu'un nouvel acte permit à Joseph Bonaparte d'ériger une galerie sur la terrasse.

Après la mort de Carlo Maria en 1785, don Luciano continua d'accroître le patrimoine familial, en achetant notamment des pièces et des greniers en 1790. En 1793, lors des affrontements entre partisans de Paoli et adversaires, Letizia Buonaparte dut fuir précipitamment et la maison fut pillée ; les Anglais y établirent un magasin et des logements pour officiers. Les Anglais quittèrent l'île le 22 octobre 1796 ; Joseph Bonaparte revint à Ajaccio en décembre 1796 et, sur instruction de Napoléon, entreprit de remettre la maison en ordre. Le 11 décembre 1796 Joseph acheta un appartement au deuxième étage et fit appel à l'architecte Samuel‑Etienne Meuron pour des réparations ; en 1797 il fit aménager la galerie qui devint la principale salle de réception d'Ajaccio, utilisée pour bals et banquets.

Letizia acquit un mobilier de style Directoire et reçut de Joseph Fesch des commodes, un secrétaire et des cheminées ; Joseph quitta la Corse à la fin de 1797 et Letizia et Joseph Fesch la rejoignirent ensuite. Napoléon séjourna dans la maison à son retour d'Égypte, du 28 septembre au 6 octobre 1799, notant la grande galerie et y donnant des dîners ; ce fut son dernier séjour à Ajaccio. La maison fut ensuite confiée à la garde de la nourrice Camilla Illari ; en 1801 Napoléon la mit à la disposition de l'administrateur général de la Corse André‑François Miot de Melito. En 1805 la demeure fut donnée à André Ramolino sous condition d'aménager une place devant la maison ; après diverses successions et contestations, une transaction de 1843 transféra la maison à Joseph Bonaparte qui conserva le mobilier, puis elle passa par héritage et cessions jusqu'à son acquisition par Louis‑Napoléon.

Au Second Empire, alerté de la vétusté de la maison, Napoléon III attribua des crédits pour sa restauration à partir de 1857 ; Alexis Paccard en assura le suivi et Jérôme Maglioli réalisa les décors muraux et de plafonds. L'empereur acheta une cave sous la galerie en 1860 et, avec l'impératrice Eugénie, visita la demeure restaurée le 14 septembre 1860 ; la maison meublée fut de nouveau présentée lors des cérémonies du centenaire de la naissance de Napoléon Ier le 29 août 1869. La Maison Bonaparte fut confisquée en 1870, restituée au prince impérial en 1874, puis revint à Eugénie et à son héritier, le prince Victor Napoléon.

Le prince Victor Napoléon fit donation de la Maison Bonaparte à l'État en 1923, acceptée en 1924 ; la maison fut classée au titre des monuments historiques le 24 avril 1924. Elle devint en 1967 musée national rattaché au château de Malmaison ; la Direction des Musées de France acquit une maison annexe pour un nouveau programme muséographique et des salles d'exposition ouvertes au public en 2004. Une campagne de restauration des décors peints par Jérôme Maglioli s'est achevée en 2016. À l'occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier en 2021, le musée a présenté deux expositions spéciales, Dans le Marbre et dans l'Airain et Les Bonaparte et l'Antique.

Liens externes