Origine et histoire de la Maison de Neuglize
La maison à pans de bois de Neuglize (ou Neuglise) se situe au hameau homonyme, ancienne paroisse rattachée à Bessay-sur-Allier, dans la Sologne bourbonnaise, le long du chemin menant à Neuilly-le-Réal. Il s'agit d'une construction rurale des XVIe ou XVIIe siècles, représentative des régions pauvres en matériaux minéraux où le bois et la brique sont largement employés. Surnommée le "Vieux Château", la bâtisse est une maison à colombages élevée sur cave et dotée d'un pigeonnier. L'ossature est en chêne ; les murs sont constitués de cadres raidis par des croix de Saint-André, remplis de briques et recouverts d'un enduit à la chaux. La charpente associe, sur différentes parties, un type gothique à fermettes et une structure plus classique ; l'ensemble donne l'impression d'une carène de vaisseau renversée. Le pignon ouest est élégant par ses briques polychromes disposées en losanges, et le débord du toit repose sur des consoles cintrées produisant un effet de frise. Le plan primitif formait une équerre dont un des bras s'est effondré ; la partie nord date de la fin du XVIe siècle et une aile orientale a été ajoutée au XVIIIe siècle. Côté sud, la maison surplombe un étang et des bois ; elle se prolongeait jusqu'au XIXe siècle par des communs entourant une cour fermée rectangulaire, aujourd'hui seulement matérialisée par deux pavillons de briques en vis-à-vis. À l'est de la maison classée, un bâtiment de ferme conserve également une façade à pans de bois qui n'a pas été restaurée. Élevée à l'emplacement d'une maison forte, cette propriété campagnarde, alors détenue par un seigneur ou un grand bourgeois, occupait le centre de l'ancien bourg et faisait face à l'église paroissiale aujourd'hui disparue. Après le démembrement de la paroisse au début du XIXe siècle, les propriétaires délaissèrent progressivement le Vieux Château au profit d'un nouveau château ou manoir construit à l'ouest, sur l'emplacement de l'ancienne église vendue comme bien national à la Révolution. L'édifice fut alors reconverti à l'usage agricole et employé, au besoin, pour loger des salariés du domaine. Classée Monument historique par arrêté du 4 octobre 1988, la maison a fait l'objet, à partir de 2008, d'un important chantier de restauration entrepris par son propriétaire.