Maison de Pierre Loti à Rochefort en Charente-Maritime

Patrimoine classé Maison des hommes et des femmes célèbres Villa mauresque

Maison de Pierre Loti à Rochefort

  • 141 rue Pierre-Loti
  • 17300 Rochefort
Maison de Pierre Loti à Rochefort
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Maison de Pierre Loti à Rochefort
Crédit photo : Jean-Marie Dumont - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIIIe siècle, 2e moitié XIXe siècle, 1ère moitié XXe siècle

Patrimoine classé

Les deux bâtiments sur rue et maison saintongeaise, au fond de la cour, y compris les décors intérieurs ; salle située au rez-de-chaussée de l'édifice contigü à la maison saintongeaise ; vestige du salon chinois, y compris les décors intérieurs ; jardin ; cour (cad. AB 680 à 682) : classement par arrêté du 7 mai 1990

Origine et histoire de la Maison de Pierre Loti

La Maison de Pierre Loti est un musée municipal installé dans la maison d'enfance de Julien Viaud, connu sous le nom de Pierre Loti, située dans le cœur historique de Rochefort. Auteur de titres tels qu'Aziyadé, Pêcheur d'Islande, Le Roman d'un enfant et Ramuntcho, il transforma largement la demeure familiale après ses premiers grands succès littéraires. La maison, acquise en 1802 par son arrière-grand-mère, fut retravaillée à partir de 1880 ; il conserva toutefois les pièces les plus chargées de souvenirs d'enfance. Loti créa des décors d'inspiration orientale et extrême-orientale, ainsi que quelques éléments néo-gothiques, pour mettre en scène les objets rapportés de ses voyages et organiser des fêtes somptueuses. Les interventions les plus importantes eurent lieu après 1895, date à laquelle il acquit la maison mitoyenne : il aménagea notamment une « mosquée » à partir de matériaux provenant d'une maison de Damas, le salon chinois, la grande salle à manger de style Renaissance et le salon bleu de goût Louis XV–Louis XVI. La cour et le jardin portent également la marque de son imaginaire, et Loti y recevait de nombreuses personnalités de son époque, parmi lesquelles Sarah Bernhardt. À sa mort, il laissa à son fils Samuel l'autorisation de tout vendre, à l'exception de certains objets de famille et de son « musée personnel » qu'il demanda de conserver ou de brûler. La famille céda la maison à la commune en 1969 ; elle fut ouverte au public en 1973 et classée monument historique en 1990. Le musée bénéficie du label musée de France, du label « Maison des Illustres » depuis 2012 et figure sur la Route historique des trésors des Charentes. Fermée en 2012 pour des travaux de réhabilitation visant notamment à consolider les fondations et restaurer les collections, la maison a rouvert ses portes le 10 juin 2025. L'opération de restauration du plafond de la mosquée et des couvertures s'est élevée à 483 000 €, projet retenu par la Fondation du patrimoine en 2018 et soutenu par un financement Loto du patrimoine de 390 000 €, complété par une aide de la Direction régionale des affaires culturelles ; la maîtrise d'ouvrage est assurée par la ville de Rochefort et la maîtrise d'œuvre par l'architecte du patrimoine Elsa Ricaud (agence Sunmetron). Pendant la fermeture, une présentation des collections et une visite virtuelle ont été proposées au musée d'Art et d'Histoire Hèbre de Saint-Clément.

L'aménagement intérieur reste en grande partie celui que Loti a conçu et a subi peu de réaménagements. L'accès se fait par le Salon rouge et le Salon bleu, pièces familiales du rez-de-chaussée ornées de tableaux et d'objets de la famille Viaud. Au premier étage, les pièces mettent en scène ses choix décoratifs : la salle Renaissance, avec sa tapisserie flamande du XVIIe siècle, son plafond à caissons, sa cheminée monumentale et sa tribune des musiciens, accueillait ses soirées célèbres ; la salle gothique, ancien atelier de peinture de sa sœur, associe cheminée, poutres apparentes, armures et fenêtres gothiques provenant du clocher de l'église de Marennes et fut le lieu, en 1888, d'un « dîner Louis XI » où les convives se vêtirent d'époque et parlèrent en vieux français. La « mosquée » a été reconstituée à partir d'éléments authentiques du XVIe siècle provenant d'une riche maison damascène, même si certains éléments, comme le bassin et des colonnes en marbre, furent commandés localement : ce décor relève autant de l'imaginaire de Loti que d'une volonté d'authenticité stricte. Le salon turc présente un sofa d'origine, coussins, tentures et plafond en stuc ; la chambre arabe se distingue par ses émaux et son moucharabieh. La salle chinoise, en grande partie disparue et fermée au public, fait l'objet d'un projet de restauration. La visite se termine par la chambre monacale, dont la simplicité contraste fortement avec le reste de la maison.

Depuis son ouverture en 1973, le musée a enregistré environ 1,5 million d'entrées ; avant sa fermeture, il accueillait chaque année près de 26 000 visiteurs, après des pics avoisinant 50 000 à la fin des années 1990 et une politique visant à limiter la fréquentation à environ 20 000 visiteurs annuels pour préserver le lieu. La municipalité s'est engagée à financer les travaux nécessaires à la sauvegarde de ce patrimoine fragile.

Liens externes