Origine et histoire de la Maison de Saint-Astier
La maison de Saint-Astier se situe à Périgueux, en Dordogne (Nouvelle-Aquitaine) ; elle a été édifiée au XVIe siècle. Implantée en Périgord, dans le secteur sauvegardé du centre-ville sur la rive droite de l'Isle, elle occupe la propriété privée située 3 rue du Calvaire. Une construction antérieure, dite maison du Vigier, est mentionnée dès le XIIIe siècle : le vigier du chapitre de Saint-Front, officier chargé de rendre justice au nom des chanoines, y logeait et tenait sa charge en fief, percevant seul les émoluments de cette charge héréditaire. L'exercice de la justice par le chapitre, ancien au Puy-Saint-Front, était souvent en conflit avec la justice consulaire ; une répartition évoquée en 1290 limite le vigier aux causes civiles tandis que le Consulat connaît les causes criminelles ; le vigier disposait en outre d'une prison et d'un pilori. La maison du Vigier apparaît dans les registres de Charité du XIIIe siècle et les indications topographiques la placent près du four Brugayrol, sur les pentes sud du Puy-Saint-Front, entre la rue Aubergerie et le mur protégeant la ville le long de l'Isle. En 1327, les archives décrivent la maison d'Hélie Vigier, donzel, située à proximité du quartier des Paraires, de la rue Neuve et de la maison de la famille Lachapelle près de la place de la Clautre. Arlette Higounet-Nadal propose de situer la maison près de la place de la Clautre, sur une voie descendant de la place entre la rue Aubergerie et la rue Neuve ; un acte de quittance de dot de 1323 est même passé dans l'aula de l'hospitium du vigier. Ces éléments conduisent à placer l'édifice au coin de la rue du Calvaire et de la rue Saint-Roch, en un bâtiment barlong aujourd'hui intégré à l'école Saint-Joseph. Wlgrin de Taillefer décrit ce même édifice comme daté du XIIe siècle dans Les antiquités de Vésone. L'étage de la maison du Vigier a fait l'objet de reprise au XVe siècle ; on distingue deux fenêtres bouchées et, au rez-de-chaussée, deux grands portails dont les trois claveaux supérieurs sont percés d'un oculus. Les bâtiments sont également occupés par l'école primaire privée Saint-Front. Les façades et les toitures de la maison ont été classées au titre des monuments historiques le 22 novembre 1938. Il s'agit d'un grand et haut logis de plan rectangulaire, une « résidence‑bloc » compacte de type seigneurial comparable à l'hôtel d'Abzac, rue Aubergerie.