Origine et histoire de la Maison de Tristant l'Hermite
La maison de Tristant l'Hermite, également appelée Maison de la Cordelière ou hôtel de Pierre du Puy, est un hôtel particulier situé au 16 rue Briçonnet dans le Vieux-Tours (Tours, Indre-et-Loire). Classée au titre des monuments historiques depuis 1862, elle doit son nom à une tradition populaire qui rattache sans preuve le souvenir de Tristan l'Hermite, serviteur de Louis XI, à cet édifice. La construction est attribuée à Pierre du Puy, marchand et bourgeois de Tours, propriétaire en 1495 ; sa devise "Prie Dieu pur" est inscrite sur l'une des façades. L'édifice, en brique et pierre, affiche une influence flamande remarquable à Tours, visible notamment dans son grand pignon à gradins dit pignon à redents ou "pas de moineau". Une sculpture de cordelière sur la façade a valu à la maison son autre appellation et renvoie à l'ordre de La Cordelière fondé par Anne de Bretagne en 1498. La demeure s'organise autour d'une cour à galerie et comporte une tourelle d'escalier en vis à voûtement hélicoïdal ; l'escalier en brique de Saint-Gilles se termine par un belvédère. Au XVIIIe siècle, Jean Charles Viot (1689-1766), négociant en soieries et juge-consul, acquiert la maison, fait construire l'hôtel voisin et incorpore l'édifice. Par héritage, la propriété revient à la famille Simon ; son petit-fils Nicolas Simon y naît en 1741 et hérite de l'ensemble en 1782. Jusqu'en février 1997, la maison a abrité l'Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation, qui a depuis déménagé à la villa Rabelais ; la ville de Tours a vendu le bâtiment à des particuliers en septembre 2019. Balzac s'est inspiré de cette maison pour décrire la demeure de Balthazar Claës dans La Recherche de l'absolu. La cour intérieure, l'escalier, la façade principale et leurs détails sculptés constituent les éléments les plus remarqués de cet hôtel particulier.