Maison des Gondi dans le Rhône

Maison des Gondi

  • 69005 Lyon
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Propriété privée

Patrimoine classé

Maison dite Maison des Gondi : inscription par arrêté du 7 juin 1926

Origine et histoire

La famille de Gondi, d'origine florentine, fut une maison de banquiers et de nobles qui occupa des fonctions politiques, diplomatiques et ecclésiastiques en Italie puis en France. Elle noua des alliances avec des familles influentes de la Renaissance, notamment les Médicis et les Salviati, et donna naissance à deux branches établies en France, entrées dans la noblesse française. La tradition faisait remonter la lignée des Gondi à une origine très ancienne, mais leur présence documentée commence aux XIIe–XIIIe siècles à Florence. Orlando Bellicozzo, membre du Grand Conseil en 1197, et son arrière‑petit‑fils Gondo di Ricovéro Bellicozzo, signataire d'un traité entre Florence et Gênes en 1251, sont parmi les premiers ancêtres connus ; le nom Gondi dérive du prénom Gondo et se stabilise avec Gozzo Gondi. Aux XIVe et XVe siècles plusieurs Gondi siégèrent au Grand Conseil de Florence; Simóne di Gieri Gondi, qui prêta 8 000 florins à la république en 1351 et fut ensuite exclu du Grand Conseil, possédait des terres en Toscane et la chapelle portant ses armes. Sa descendance compta des grands prieurs et des ambassadeurs : parmi eux Simóne di Salvèstro Gondi devint grand prieur, et Giuliano di Leonardo Gondi commanda à Giuliano da Sangallo la construction du Palazzo Gondi et fit aménager la chapelle Gondi dans la basilique Santa Maria Novella. Antònio Guidobaldo Gondi, envoyé à Lyon pour affaires commerciales, s'y installa et sa descendance constitua la base des branches françaises. En France, Antoine Gondi épouse Marie‑Catherine de Pierrevive et sert la cour et l'Église comme banquier et agent financier ; leurs enfants restent en France et donnent naissance à la branche dite de Retz. Albert de Gondi, devenu duc de Retz par son mariage avec Claude Catherine de Clermont, redonna prestige au duché et reçut de nombreuses fonctions et seigneuries, dont Noisy‑le‑Roi, Versailles et le gouvernement de plusieurs provinces. La branche de Retz fournit à la France des évêques, archevêques, cardinaux, maréchaux et pairs, et produisit des membres célèbres tels qu'Albert de Gondi, Pierre de Gondi, Jean‑François de Gondi et Jean‑François Paul de Gondi, dit le Cardinal de Retz. Plusieurs représentants de la famille cumulèrent charges ecclésiastiques et responsabilités politiques : Jean‑François de Gondi fut le premier archevêque de Paris, et d'autres furent évêques, cardinaux ou généraux des galères. Paule‑Marguerite Françoise de Gondi, dernière duchesse de Retz de la maison, mourut en 1716, entraînant l'extinction de la branche. Une autre branche française, dite de Codun, descend d'un frère de Guidobaldo ; Jérôme de Gondi (francisé) s'établit à Lyon, fut banquier, baron de Codun et premier Introducteur des ambassadeurs. Les Gondi possédèrent et financèrent plusieurs propriétés et fondations : le Palazzo Gondi à Florence, édifié à la fin du XVe siècle, et la Cappella Gondi de Santa Maria Novella, où subsistent leurs armoiries et le Crucifix attribué à Filippo Brunelleschi. En France, leur patrimoine comprit le château de Folleville, acquis au XVIIe siècle, ainsi que les seigneuries de Noisy‑le‑Roi et de Versailles, dont des terres furent vendues à Louis XIII et transformées ultérieurement par Louis XIV en le projet qui devint Versailles. La Porte de Gondi à Noisy‑le‑Roi est le dernier vestige du château construit par Albert de Gondi et la commune a adopté en 1959 un blason qui reprend les armes d'Albert et de son épouse. Un mémorial à Albert de Gondi figure dans la chapelle de Notre‑Dame des Sept Douleurs de la cathédrale Notre‑Dame de Paris. La devise familiale était Non sine labore et la maison fit l'objet d'une Histoire généalogique publiée en 1705. Les armoiries et les ornements commandés par les Gondi, ainsi que leurs liens matrimoniaux et politiques, témoignent de leur rôle de financiers et de seigneurs entre Florence et la France durant la Renaissance et l'époque moderne.

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