Origine et histoire de la Maison des Pauvres
À Pézenas, un "archer des gueux" payé par les consuls était chargé de loger et de nourrir les mendiants étrangers et de fixer leur durée de séjour en ville. Les aménagements de l'immeuble de la rue Sabatier datent du XVIIIe siècle ; le bâtiment s'étend en arrière en s'élargissant et s'organise autour d'une seconde cour intérieure. La façade porte, à sa base, les vestiges de deux arcs brisés, et les différentes ouvertures conservent des traces de réfections attribuées globalement au XVIIIe siècle. Chaque fenêtre du premier étage est pourvue d'une grille d'appui en demi-balcon, légèrement cintrée, composée d'un panneau principal à double encadrement flanqué de deux pilastres. Le grand panneau est orné de volutes en S et de deux motifs symétriques à quadrillage inscrits dans un cadre échancré ; les petits panneaux latéraux présentent un dessin à balustre centré par des tiges verticales à feuillages. Les fenêtres du deuxième étage sont simples. À l'intérieur, un vestibule ouvre sur une petite cour trapézoïdale ; l'escalier, situé au fond à droite, monte d'abord parallèlement à la rue puis à angle droit, et sa troisième volée donne accès à une galerie qui entoure la cour sur trois côtés. Ces galeries sont bordées de ferronneries et leurs arcs s'appuient sur des consoles sculptées. L'immeuble actuel a été reconstruit dans le courant du dernier tiers du XVIIIe siècle, sans doute après son achat le 24 février 1771 par Rose de Pons au négociant Jacques Fabre. Il est établi sur l'emplacement d'une vaste demeure médiévale antérieure au XVe siècle, dont subsistent, sur la rue, la trace de l'arc de tête de la porte et, dans la cour, des arcs qui pourraient appartenir à une galerie disparue.