Maison des Quatrans à Caen dans le Calvados

Patrimoine classé Maison classée MH Maison à pan de bois

Maison des Quatrans à Caen

  • 25 Rue de Geôle
  • 14000 Caen
Maison des Quatrans à Caen
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Crédit photo : Karldupart - Sous licence Creative Commons
Propriété de la région

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1500
1600
1900
2000
1458
Fief de Jean IV Quatrans
1460
Construction initiale
1510
Peinture murale ajoutée
1519
Agrandissement de la propriété
1541
Transformation par Louis Le Fevre
1944
Dégâts de la bataille de Caen
1953
Classement monument historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

L'hôtel et le terrain contigü de 542 m2 (cad. NA 23, 28) : classement par arrêté du 24 juillet 1953

Personnages clés

Jean IV Quatrans Propriétaire ayant fiéfé le terrain initial.
Michel Le Fevre Constructeur initial de la maison vers 1460.
Jean Le Fevre Propriétaire ayant ajouté une peinture murale et agrandi la propriété.
Louis Le Fevre Propriétaire ayant transformé la tour d’escalier et les lucarnes vers 1541.
Jean Le Boucher Propriétaire de la maison vers 1590.
Anne Le Boucher Propriétaire ayant divisé la grande salle et décoré le plafond principal.

Origine et histoire de la Maison des Quatrans

Ancien hôtel des Quatrans

La maison des Quatrans est une demeure à colombages du centre ancien de Caen, construite vers 1460 et classée au titre des monuments historiques depuis le 24 juillet 1953. Son appellation résulte d’une confusion avec un autre hôtel ayant appartenu à la famille des Quatrans, tabellions du roi, situé un peu plus au nord. En 1458 Jean IV Quatrans fieffe un terrain à Michel Le Fevre, qui acquiert par la suite la parcelle voisine et fait édifier, vers 1460, une maison à longue façade donnant sur une des artères principales de la ville, tandis qu’une tannerie s’établit au sud le long du Petit Odon. La demeure est ensuite modifiée par Jean Le Fevre, qui orne vers 1510 le mur du premier étage d’une peinture murale, et agrandit la propriété en 1519 ; Louis Le Fevre la transforme plus profondément vers 1541 en reconstruisant la tour d’escalier, les lucarnes et en édifiant une muraille entourant la propriété. Vers 1590 la maison passe à Jean Le Boucher ; un jeu de paume est attesté en 1610 et la tannerie, présente en 1610, disparaît des mentions en 1657. Après la mort de Gabriel Le Boucher, la propriété revient à sa sœur Anne Le Boucher, qui divise la grande salle et fait décorer le plafond principal d’un décor peint.

Lors de la bataille de Caen en 1944, les toitures sont soufflées et les maçonneries fortement endommagées ; le pignon sud et la tourelle d’escalier subissent de graves dégâts. Une procédure de classement est ouverte en 1945 et la maison avec le terrain contigu est classée en 1953. En 1948 il est envisagé de déplacer le bâtiment, mais l’option retenue consiste à modifier le tracé de la rue de Geôle ; en mai 1951 des travaux de dépose mal conduits entraînent la destruction totale de la tourelle supérieure et des lucarnes, la chambre haute n’étant pas reconstruite. Jusqu’en 1944 l’hôtel conserve une fonction d’habitation ; l’administration des monuments historiques lance ensuite une procédure d’acquisition et installe une agence sur place en 1953. Un projet de jardin est élaboré entre 1958 et 1960 : clos mais bordé d’une grille, il sert de jardin archéologique où sont entreposées des pierres sculptées, dont certaines appartiennent à la Société des antiquaires de Normandie. Avec l’extension des services culturels, la maison devient inadaptée et la DRAC déménage ; le bâtiment accueille par la suite plusieurs associations culturelles, puis, après septembre 2017, les bureaux de la direction des transports publics routiers de la Région Normandie, et la région annonce en octobre 2025 sa décision de mettre le bâtiment en vente.

Architecturalement, la maison fait partie des rares survivances de l’architecture civile médiévale de Caen, aux côtés des nos 52 et 54 de la rue Saint-Pierre. L’édifice comporte six travées perpendiculaires à la rue ; la quatrième travée était élargie au rez-de-chaussée pour former un passage cocher vers la cour arrière, délimité par deux murs en pierre et muni d’une porte percée à l’extrémité nord du mur oriental. L’hôtel comprend un rez-de-chaussée surmonté de trois étages, dont un sous combles, et chaque niveau est en léger encorbellement sur l’étage inférieur côté rue. À l’arrière, une tourelle polygonale en saillie abritait un escalier à vis desservant tous les niveaux ; une chambre haute carrée, aujourd’hui disparue, se trouvait au sommet de la tourelle et était reliée au troisième étage par un petit escalier en saillie, dispositif fréquent à Caen. Seule la façade sur rue est en pans de bois sur mur gouttereau en pierre de Caen, usage essentiellement esthétique lié à l’abondance de la pierre locale ; le corps principal de la maison était souvent en pierre. À l’origine, le rez-de-chaussée comprenait une petite salle-bureau à l’ouest, une grande salle de l’autre côté du passage et, en retour sur cour, une cuisine ; la tour d’escalier était accessible depuis la grande salle et le passage. Les premier et deuxième étages étaient chacun divisés en deux chambres avec cabinets, et les combles servaient de greniers.

La façade en colombage, sobrement décorée, a permis de multiplier les ouvertures sur la rue ; les baies, agrandies au XIXe siècle, ont été reconstituées lors des restaurations après 1944. Côté cour, le décor de style Renaissance, issu des travaux de 1541, comprenait une chambre haute reposant sur des trompes caennaises, un grand bas-relief sous la fenêtre et un buste en ronde-bosse au-dessus ; de part et d’autre de la tour, deux lucarnes en arc plein cintre encadrées de pilastres et d’un entablement à ressauts furent comparées à celles de l’hôtel d’Escoville ; cet ensemble a disparu après la Seconde Guerre mondiale. Une arche saillante marque la travée du passage cocher.

À l’intérieur, une partie de la grande salle conserve au rez-de-chaussée un plafond peint de la seconde moitié du XVIIe siècle représentant la Renommée sur un écu aux armes des Le Boucher et un monogramme associant les lettres A, L et B, en référence à Anne et Gabriel Le Boucher. Au premier étage subsiste partiellement une peinture murale vers 1510 représentant une bergerie, au second étage se trouve une grande cheminée en pierre du XVIe siècle, et deux panneaux en bois peints, probablement du XVIIe siècle, sont inscrits comme objets monuments historiques.

La maison était construite sur la rue Cattehoule, dite rue de Geôle, voie importante reliant la porte Saint-Julien à la place Saint-Pierre, et formait auparavant une chaîne d’hôtels particuliers dans un quartier dense. Aujourd’hui elle se trouve isolée par la démolition, au début des années 1960, des maisons ayant survécu aux bombardements pour élargir la rue de Geôle et dégager la vue sur le château, ainsi que par sa position en retrait de l’îlot moderne qui l’exclut visuellement de la place Letellier ; le quartier des Quatrans, qui devait relier le château au centre ancien, reste peu valorisé. Son nom a été conservé dans la dénomination de stations de transport, d’abord Quatrans pour le TVR de 2002 à 2017, puis Château-Quatrans pour le tramway depuis 2019.

Liens externes